Alors que la 16ème Conférence des Parties (COP16) sur la biodiversité s’apprête à démarrer en Colombie, un pays attire tous les regards : le Mozambique. Cette nation d’Afrique australe, longtemps meurtrie par la guerre civile et le braconnage, est en train de réaliser un petit miracle écologique. Près de 30 ans après la fin des conflits, la faune sauvage y connaît une renaissance spectaculaire.
Un retour remarquable des espèces emblématiques
D’après une source proche des autorités mozambicaines, les populations d’éléphants, décimées par les années de guerre, sont passées de quelques centaines à plus de 10 000 individus en l’espace de trois décennies. Un bond prodigieux, rendu possible par une politique volontariste de protection des espaces naturels et de lutte contre le braconnage.
Mais les pachydermes ne sont pas les seuls à profiter de cette embellie. Lions, léopards, guépards, lycaons… De nombreux prédateurs, autrefois au bord de l’extinction, recolonisent peu à peu leur habitat ancestral. Des scènes de chasse spectaculaires, dignes des plus beaux documentaires animaliers, peuvent à nouveau être observées dans les vastes étendues sauvages du pays.
Une mobilisation sans précédent pour la nature
Cette résurrection n’est pas le fruit du hasard, mais bien d’une prise de conscience des autorités et de la population. Dès la fin de la guerre civile en 1992, le gouvernement mozambicain a fait de la protection de l’environnement une priorité nationale. Des parcs naturels et des réserves ont été créés, couvrant aujourd’hui près d’un quart du territoire.
Les communautés locales ont été étroitement associées à cet effort. Autrefois tentés par le braconnage pour survivre, les villageois sont désormais les premiers acteurs de la conservation. Ils sont employés comme rangers, guides ou éco-gardes, et perçoivent une part des revenus générés par le tourisme de vision.
La faune sauvage est devenue notre richesse. Nous avons compris que la préserver, c’est garantir notre avenir et celui de nos enfants.
– témoignage d’un habitant
Un modèle pour le continent africain et le monde
Le succès de la conservation au Mozambique suscite l’intérêt bien au-delà des frontières du pays. De nombreux États africains, confrontés à l’effondrement de leur biodiversité, s’inspirent de l’expérience mozambicaine pour tenter d’inverser la tendance.
À l’échelle internationale aussi, l’exemple du Mozambique est scruté avec attention. Alors que la communauté mondiale s’apprête à négocier un nouveau cadre mondial pour la biodiversité lors de la COP16, le “modèle mozambicain” pourrait servir de référence.
Associer étroitement conservation et développement, s’appuyer sur les communautés locales, sanctuariser de vastes espaces naturels… Autant de leçons que les décideurs du monde entier pourraient méditer, au moment où l’humanité joue son avenir et celui du vivant.
Un espoir pour la biodiversité mondiale
Car le constat est alarmant : selon les experts, la planète traverse actuellement la 6ème extinction de masse de son histoire. Des milliers d’espèces sont menacées de disparition, du fait de la destruction des habitats, de la surexploitation et du changement climatique.
Face à cette crise sans précédent, l’histoire du Mozambique est porteuse d’espoir. Elle montre qu’avec une volonté politique forte et l’engagement de toute une société, il est possible de renverser la vapeur. De faire de la protection de la nature non plus une contrainte, mais un atout pour le développement humain.
Alors que les regards du monde entier se tournent vers la Colombie et la COP16, le Mozambique a d’ores et déjà prouvé une chose : la renaissance de la biodiversité n’est pas une utopie. Elle est à portée de main, pour peu qu’on s’en donne les moyens. Un message fort, à l’heure où l’humanité joue son avenir et celui de la planète.
