Au cœur d’un débat européen houleux sur la gestion des flux migratoires, l’Italie vient de mettre en place un système inédit d’externalisation de ses demandes d’asile vers l’Albanie. Une dizaine de migrants originaires d’Égypte et du Bangladesh ont ainsi été transférés mercredi vers ce pays des Balkans, où ils devront attendre le traitement de leur dossier. Une première qui suscite de vives réactions, notamment en France où certains élus de droite et d’extrême droite appellent à l’instauration d’un mécanisme similaire.
Un modèle italien difficilement transposable selon Michel Barnier
Interrogé sur le sujet lors d’un déplacement à la frontière franco-italienne ce vendredi, le Premier ministre Michel Barnier a cependant douché les espoirs de ceux qui voudraient importer ce dispositif controversé dans l’Hexagone. « Je ne crois pas que cette idée-là soit transposable en France », a-t-il tranché, jugeant le mécanisme incompatible avec la législation nationale en vigueur.
Le chef du gouvernement a néanmoins souligné la nécessité de renforcer la coopération avec les pays de transit et d’origine des migrants. « Nous allons coopérer encore plus avec les pays de transit ou les pays de départ. C’est ce que fait d’ailleurs l’Italie avec le soutien de l’Union européenne, avec la Libye ou avec la Tunisie, et nous allons coopérer avec ces pays », a-t-il précisé, esquissant les contours d’une solution intermédiaire.
L’Italie face à un revers judiciaire
L’annonce de Michel Barnier intervient alors même que la justice italienne vient d’invalider, ce vendredi, la rétention des migrants envoyés en Albanie. Les juges de la section des affaires migratoires du tribunal de Rome ont en effet estimé que ce dispositif était contraire au droit. Un revers cinglant pour le gouvernement de Giorgia Meloni.
Impossible de rapatrier qui entre illégalement, interdit de rapatrier les clandestins. Ils voudraient abolir les frontières de l’Italie, nous ne le permettrons pas.
Fratelli d’Italia, le parti politique de Giorgia Meloni
Malgré cette décision de justice, le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, dont est issue la Première ministre, a immédiatement fait part de sa détermination à maintenir ce système d’externalisation coûte que coûte. Un bras de fer qui s’annonce intense entre l’exécutif italien et la justice.
L’Europe face au défi migratoire
Au-delà du cas italien, c’est toute l’Europe qui est confrontée à l’épineuse question de la gestion des flux migratoires. Selon des sources proches des institutions européennes, les dirigeants des 27 plancheraient activement sur une réforme du système d’asile commun, mais peinent à trouver un consensus face à la diversité des approches nationales.
Certains pays, à l’image du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), prônent une ligne dure axée sur la protection des frontières extérieures de l’UE. D’autres, comme l’Allemagne ou la Suède, plaident pour une approche plus solidaire et une meilleure répartition de l’accueil des demandeurs d’asile entre États membres.
Face à ces divergences, la Commission européenne tente de proposer des solutions pragmatiques. Parmi les pistes évoquées, le renforcement de la coopération avec les pays tiers, un meilleur contrôle des frontières extérieures, mais aussi une réforme du règlement de Dublin qui détermine quel pays est responsable de l’examen d’une demande d’asile.
Vers une crise humanitaire aux portes de l’Europe ?
Pendant que les dirigeants européens débattent, la situation humanitaire continue de se dégrader aux portes de l’Europe. En Méditerranée, les naufrages meurtriers de bateaux de migrants se multiplient, faisant craindre une aggravation de la crise dans les mois à venir.
Dans les camps de réfugiés surpeuplés des îles grecques ou à la frontière entre la Bosnie et la Croatie, les conditions de vie des exilés sont de plus en plus précaires. ONG et organisations internationales tirent la sonnette d’alarme et appellent l’UE à agir vite pour éviter une catastrophe humanitaire.
L’Europe ne peut plus fermer les yeux sur le drame qui se joue à ses portes. Il est urgent d’apporter une réponse solidaire et humaine à la détresse de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient la guerre et la misère.
Un responsable d’une grande ONG internationale qui a requis l’anonymat
Un débat qui divise l’opinion publique
Au cœur des sociétés européennes, la question migratoire cristallise les tensions et les peurs. Selon un récent sondage réalisé dans plusieurs pays de l’UE, une majorité de citoyens se dit préoccupée par l’immigration et favorable à un durcissement des contrôles aux frontières.
Mais cette vision est loin de faire l’unanimité. De nombreuses voix s’élèvent aussi pour défendre les droits des migrants et appeler à plus de solidarité et d’humanité. Manifestations de soutien aux réfugiés, actions de désobéissance civile pour s’opposer aux expulsions, pétitions, tribunes… Les initiatives citoyennes se multiplient pour tenter de peser sur le débat public.
Une chose est sûre : face à l’ampleur et à la complexité du défi migratoire, l’Europe devra faire des choix cruciaux dans les mois et les années à venir. Des choix qui engageront non seulement son avenir, mais aussi ses valeurs fondamentales de respect des droits humains et de solidarité. Le débat ne fait que commencer, mais il s’annonce d’ores et déjà passionné et décisif pour le projet européen.
Pendant que les dirigeants européens débattent, la situation humanitaire continue de se dégrader aux portes de l’Europe. En Méditerranée, les naufrages meurtriers de bateaux de migrants se multiplient, faisant craindre une aggravation de la crise dans les mois à venir.
Dans les camps de réfugiés surpeuplés des îles grecques ou à la frontière entre la Bosnie et la Croatie, les conditions de vie des exilés sont de plus en plus précaires. ONG et organisations internationales tirent la sonnette d’alarme et appellent l’UE à agir vite pour éviter une catastrophe humanitaire.
L’Europe ne peut plus fermer les yeux sur le drame qui se joue à ses portes. Il est urgent d’apporter une réponse solidaire et humaine à la détresse de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient la guerre et la misère.
Un responsable d’une grande ONG internationale qui a requis l’anonymat
Un débat qui divise l’opinion publique
Au cœur des sociétés européennes, la question migratoire cristallise les tensions et les peurs. Selon un récent sondage réalisé dans plusieurs pays de l’UE, une majorité de citoyens se dit préoccupée par l’immigration et favorable à un durcissement des contrôles aux frontières.
Mais cette vision est loin de faire l’unanimité. De nombreuses voix s’élèvent aussi pour défendre les droits des migrants et appeler à plus de solidarité et d’humanité. Manifestations de soutien aux réfugiés, actions de désobéissance civile pour s’opposer aux expulsions, pétitions, tribunes… Les initiatives citoyennes se multiplient pour tenter de peser sur le débat public.
Une chose est sûre : face à l’ampleur et à la complexité du défi migratoire, l’Europe devra faire des choix cruciaux dans les mois et les années à venir. Des choix qui engageront non seulement son avenir, mais aussi ses valeurs fondamentales de respect des droits humains et de solidarité. Le débat ne fait que commencer, mais il s’annonce d’ores et déjà passionné et décisif pour le projet européen.