Plébiscité pendant la crise sanitaire, le télétravail semblait parti pour révolutionner durablement notre façon de travailler. Pourtant, près de trois ans après, ce mode d’organisation vacille. Entreprises comme salariés remettent en question ses bienfaits supposés et s’interrogent : le travail à distance à haute dose génère-t-il plus d’inconvénients que d’avantages ?
Un vent de désenchantement
D’abord vu comme la solution idéale pour préserver l’activité malgré les restrictions, le télétravail fait aujourd’hui l’objet d’un constat plus mitigé. Si la souplesse et le gain de temps qu’il procure restent appréciés, ses effets secondaires inquiètent.
Selon une étude récente, 61% des télétravailleurs se disent plus fatigués qu’en présentiel. Difficultés à déconnecter, sentiment d’isolement, manque d’interactions… Les écueils sont nombreux et impactent moral et productivité.
On a eu tendance à sacraliser le télétravail sans en voir les limites. Il est temps de trouver un juste équilibre.
Une DRH d’un grand groupe
Des entreprises qui recadrent
Face à ce constat, de plus en plus d’employeurs optent pour un retour au bureau, au moins partiel. Objectif : recréer du lien et dynamiser les échanges.
- Renault a plafonné le télétravail à 2 jours par semaine
- Le groupe BPCE limite lui aussi la pratique
- Même les géants de la tech comme Google encouragent un retour sur site
Selon les DRH, l’enjeu est d’instaurer un modèle hybride alliant flexibilité et cohésion d’équipe. Un équilibre délicat à trouver, qui nécessite d’impliquer les collaborateurs dans la réflexion.
Des salariés partagés
Du côté des salariés, les avis divergent. Si certains apprécient de retrouver leurs collègues, d’autres vivent mal ce retour forcé, perçu comme une marche arrière.
J’ai pris goût au télétravail, cela me paraît difficile de revenir en arrière. Mais je conçois qu’un juste milieu soit nécessaire.
Marie, cadre dans la finance
Nombre d’entre eux plaident pour un libre choix, arguant que les besoins varient selon les profils et les missions. Une revendication de plus en plus entendue par les entreprises, désireuses de fidéliser leurs talents dans un marché de l’emploi tendu.
Repenser l’organisation du travail
Au final, le débat sur le télétravail révèle surtout la nécessité de réinventer nos modes de travail. Loin des postures dogmatiques, l’enjeu est de construire des organisations agiles, sachant conjuguer performance, bien-être et cohésion.
Cela passera par de nouvelles façons de manager, plus collaboratives et empathiques. Mais aussi par des espaces repensés, hybridant travail à distance et sur site. Un chantier de taille pour les entreprises, qui devront faire preuve d’écoute et de créativité pour relever le défi.
Le télétravail n’est ni une panacée, ni une hérésie. C’est un outil qu’il faut savoir utiliser à bon escient, en fonction des réalités de chaque structure.
Un consultant en organisation
Une chose est sûre : le travail d’après ne ressemblera pas à celui d’avant. Entreprises et salariés devront apprendre à évoluer dans un monde du travail plus complexe mais aussi plus stimulant. Le télétravail n’était qu’un début. Place maintenant à une vraie réinvention de nos façons de travailler ensemble !
