Les tensions ne cessent de s’intensifier dans le conflit russo-ukrainien. Le président russe Vladimir Poutine a vivement réagi ce vendredi aux propos de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait suggéré la veille que l’Ukraine pourrait chercher à acquérir l’arme nucléaire pour se protéger face à la Russie. Une déclaration qualifiée de « provocation dangereuse » par le maître du Kremlin.
Zelensky évoque l’arme nucléaire, Poutine voit rouge
Lors d’un discours prononcé jeudi à Bruxelles, le président ukrainien avait laissé entendre que si son pays n’obtenait pas de garanties de sécurité suffisantes, notamment via une adhésion à l’Otan, il pourrait envisager de se doter de l’arme atomique comme moyen de dissuasion face à la menace russe. Des propos qui ont fait bondir Vladimir Poutine.
Toute mesure dans cette direction entraînera une réaction correspondante de la part de la Russie.
Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie
Le chef d’État russe a averti que la Russie ne permettrait « en aucune circonstance » que l’Ukraine se dote de l’arme nucléaire. Il a cependant admis ne pas savoir si Kiev en avait réellement la capacité technique, tout en soulignant que dans le monde actuel, concevoir une telle arme n’était pas si difficile.
L’ombre du mémorandum de Budapest
La question du statut nucléaire de l’Ukraine est un sujet sensible. Après la chute de l’URSS, Kiev avait accepté de restituer à la Russie l’arsenal nucléaire soviétique stationné sur son territoire, dans le cadre du mémorandum de Budapest signé en 1994. En échange, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni s’étaient engagés à respecter l’indépendance et les frontières ukrainiennes.
Mais l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014 et le soutien russe aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine ont remis en cause cet équilibre fragile. Aujourd’hui, face à la pression militaire constante de son voisin, Kiev semble tenté de brandir à son tour la menace nucléaire, au risque de provoquer une réaction en chaîne incontrôlable.
Poutine absent du G20 par crainte d’une arrestation
Les déclarations de Zelensky surviennent dans un contexte international tendu. Vladimir Poutine a annoncé qu’il ne se rendrait pas au prochain sommet du G20 prévu mi-novembre au Brésil. En cause : le mandat d’arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans la déportation d’enfants ukrainiens.
Tous les pays membres de la CPI, dont le Brésil, sont théoriquement tenus d’arrêter le président russe s’il met le pied sur leur sol. Redoutant de « perturber » les débats qui se focaliseraient immanquablement sur son cas, Poutine a préféré décliner l’invitation. Une décision qui témoigne de la pression croissante pesant sur le maître du Kremlin sur la scène diplomatique mondiale.
Une escalade verbale qui ravive les peurs
L’évocation par Zelensky d’une potentielle course à l’arme atomique fait resurgir le spectre d’une confrontation nucléaire directe entre la Russie et l’Ukraine, avec le risque d’un embrasement régional, voire mondial. Une perspective terrifiante qui souligne l’extrême volatilité de la situation actuelle.
Si l’Ukraine venait effectivement à se lancer dans un programme nucléaire militaire, nul doute que la Russie riposterait avec la plus grande fermeté, comme l’a promis Vladimir Poutine. Le monde retient son souffle face à cette nouvelle escalade verbale, qui vient s’ajouter à une liste déjà longue de provocations et de tensions entre les deux pays.
Les grandes puissances et les organisations internationales vont certainement multiplier les appels au calme et à la retenue dans les prochains jours. Mais dans ce bras de fer sans fin, chaque nouvelle déclaration agressive rend un peu plus improbable la perspective d’une désescalade et d’un règlement pacifique du conflit. L’arme nucléaire, même à l’état de simple menace rhétorique, reste plus que jamais l’épée de Damoclès planant au-dessus de la crise ukrainienne.