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Politique migratoire : Paris ne suivra pas l’exemple italien

Le Premier ministre Michel Barnier a écarté la possibilité pour la France de transférer des migrants vers des pays tiers, malgré l'exemple italien. Lors d'un déplacement dans les Alpes-Maritimes, il a réaffirmé vouloir fixer lui-même la ligne...

Alors que l’Italie a récemment conclu un accord avec l’Albanie pour y transférer des migrants arrivés sur son sol, le Premier ministre français Michel Barnier a clairement écarté la possibilité de mettre en place un dispositif similaire en France. Lors d’un déplacement dans les Alpes-Maritimes ce vendredi 18 octobre 2024, aux côtés du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, il a cherché à clarifier la position du gouvernement sur ce sujet sensible.

Un modèle italien qui ne serait pas “transposable” à la France

Face à la pression migratoire constante, les autorités italiennes ont opté pour une approche controversée en signant un accord bilatéral avec l’Albanie. Selon les termes de cet accord, révélé par la presse italienne en septembre dernier, l’Italie pourrait transférer vers ce pays des Balkans une partie des migrants arrivant sur ses côtes, en échange d’une aide financière et logistique.

Une option qui ne semble pas convaincre l’exécutif français. Interrogé sur le sujet lors de son point presse, le Premier ministre a estimé que ce modèle n’était pas “transposable” en France, sans pour autant fermer complètement la porte à des évolutions futures de la politique migratoire :

Il faut examiner toutes les pistes pour maîtriser les flux migratoires, dans le respect de nos valeurs et de nos engagements internationaux. Mais à ce stade, le transfert de migrants vers des pays tiers, sur le modèle de l’accord italo-albanais, n’est pas une option envisagée par le gouvernement.

Michel Barnier, Premier ministre

Des divergences au sein de la majorité ?

Ces déclarations interviennent alors que le ton semble se durcir au sein du gouvernement sur les questions migratoires. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, issu de l’aile droite de la majorité, a multiplié ces dernières semaines les prises de position fermes, appelant notamment à un renforcement des contrôles aux frontières et à une limitation drastique du droit d’asile.

Une ligne qui tranche avec les propos plus mesurés du Premier ministre, qui s’est efforcé de rappeler les “valeurs” et les “engagements internationaux” de la France. Michel Barnier, pourtant lui-même issu des rangs de la droite, semble vouloir incarner une approche plus équilibrée, refusant les solutions radicales tout en promettant fermeté et humanité.

L’immigration, quand elle est acceptée, choisie, c’est l’honneur de notre pays […] c’est une chance.

Michel Barnier, Premier ministre

Barnier réaffirme son leadership

Interrogé sur une éventuelle divergence avec son ministre de l’Intérieur, le chef du gouvernement a tenu à clarifier les choses sans détour : “C’est moi qui fixe la ligne”. Un rappel à l’ordre qui vise à couper court à toute spéculation sur des dissensions au sommet de l’Etat.

En réaffirmant ainsi son autorité et en s’efforçant de concilier fermeté et humanité, Michel Barnier cherche à imprimer sa marque sur un dossier particulièrement clivant. Reste à savoir si cette ligne de crête permettra de répondre aux attentes contradictoires de l’opinion, partagée entre inquiétude sécuritaire et attachement aux valeurs d’accueil.

Pour l’heure, le Premier ministre semble déterminé à tracer son propre sillon, loin des postures et des solutions toutes faites. Un défi de taille, à l’heure où la question migratoire s’impose comme un enjeu central du débat politique français.

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