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Baisse de 25% du budget de lutte contre l’immigration irrégulière

Le projet de loi de finances 2025 fait polémique avec une baisse de 25% du budget dédié à la lutte contre l'immigration irrégulière. L'opposition monte au créneau, dénonçant l'incohérence du gouvernement qui veut expulser plus avec moins de moyens...

Le projet de loi de finances pour 2025, qui vient d’être présenté à l’Assemblée nationale, suscite une vive polémique. En effet, il prévoit une réduction de 25% du budget alloué à la lutte contre l’immigration irrégulière par rapport à l’année précédente. Une décision qui ne passe pas auprès de l’opposition, qui dénonce l’incohérence du gouvernement.

Un choix budgétaire qui interpelle

Alors que le gouvernement affiche sa volonté de mieux maîtriser les flux migratoires et d’augmenter le nombre d’expulsions des étrangers en situation irrégulière, cette coupe budgétaire surprend. D’après une source proche du dossier, le ministère de l’Intérieur devra faire avec près d’un quart de moyens en moins pour mener à bien ses missions de contrôle et de reconduite à la frontière.

Les députés Les Républicains sont les premiers à monter au créneau. Eric Ciotti, président du parti, a interpellé le gouvernement sur Twitter :

Comment expulser plus avec une baisse des moyens pour expulser ! Le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale s’oppose fermement à cette mesure irresponsable.

– Eric Ciotti, député LR et président du parti

Bruno Retailleau aussi très critique

Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a également fustigé ce choix budgétaire qu’il juge “incompréhensible et dangereux”. Selon lui, réduire les moyens de la lutte contre l’immigration illégale enverra un très mauvais signal et risque d’aggraver la situation.

Du côté du gouvernement, on temporise en expliquant que des “redéploiements” seront opérés et que “l’efficacité” primera sur les moyens bruts. Mais ces arguments peinent à convaincre une opposition qui compte bien batailler sur ce dossier sensible lors des débats budgétaires.

Des arbitrages à haut risque politique ?

Alors que l’immigration reste un sujet inflammable dans le débat public, la majorité prend le risque de donner des arguments à ses adversaires. Même au sein du camp présidentiel, certains s’interrogent sur la pertinence de réduire le budget dédié à ce sujet régalien.

D’autant que les prévisions gouvernementales tablent sur une hausse de 10% du nombre d’étrangers expulsés en 2025 par rapport à 2024. Un objectif qui semble difficilement atteignable avec des moyens en baisse, selon les syndicats de police.

Quelles conséquences sur le terrain ?

Au-delà de la polémique politique, ce sont les services de l’État chargés du contrôle de l’immigration qui risquent de pâtir de ces coupes budgétaires. Police aux frontières, préfectures, centres de rétention… Tous craignent une dégradation de leurs conditions de travail et une baisse de leur efficacité opérationnelle.

Sans parler des conséquences sur les étrangers eux-mêmes. Les associations d’aide aux migrants redoutent qu’une politique d’expulsion “au rabais” n’entraîne davantage de drames humains et de violations des droits.

Le gouvernement sera donc très attendu sur ce dossier explosif lors de l’examen du budget à l’automne. Il devra convaincre qu’il est possible de faire plus avec moins en matière de lutte contre l’immigration irrégulière. Un sacré défi politique et un pari risqué à l’approche de la présidentielle de 2027.

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