Tel un volcan en éruption, les Mémoires de Werner Herzog, intitulés “Chacun pour soi et Dieu contre tous”, déversent sur le lecteur une lave incandescente de mots et d’images. À 82 ans, le célèbre réalisateur allemand livre un texte aussi flamboyant qu’halluciné, à l’image de ses films cultes comme “Aguirre, la colère de Dieu” ou “Fitzcarraldo”. Une plongée vertigineuse dans les méandres d’un esprit hors normes.
Une écriture envoûtante, miroir d’une œuvre singulière
Dès les premières pages, le style inimitable d’Herzog vous happe. Chaque phrase semble habitée par une fièvre mystique, chaque anecdote résonne comme un écho de ses aventures cinématographiques aux quatre coins du globe. Des forêts équatoriales d’Amérique du Sud aux étendues glacées d’Antarctica, le lecteur est embarqué dans un périple littéraire épique.
Je voulais que la fin d'”Aguirre” soit ponctuée par le cri infini d’un perroquet répétant “Eldorado, Eldorado”. Mais le destin en a décidé autrement.
– Werner Herzog, “Chacun pour soi et Dieu contre tous”
De l’écran à la page, la même intensité visionnaire
Si les films d’Herzog vous ont marqué, ses Mémoires ne manqueront pas de vous éblouir. On y retrouve son goût pour les destins hors du commun, son attirance pour les forces telluriques, son obsession des paysages sublimes et hostiles. La petite musique herzogienne, mélange d’illumination poétique et d’humour pince-sans-rire, vous envoûtera une nouvelle fois.
La folie et le génie, un couple indissociable
Difficile aussi de ne pas voir dans ces Mémoires un portrait en creux de Klaus Kinski, acteur fétiche et alter ego tourmenté d’Herzog. Leur relation fusionnelle, faite d’admiration et de détestation, de coups d’éclat et de fulgurances créatrices, irrigue le livre de sa tension fiévreuse. Deux âmes damnées, unies dans l’adversité pour bâtir une œuvre aux limites de la folie.
Des révélations vertigineuses sur un cinéaste culte
Au fil des chapitres, Werner Herzog se dévoile comme jamais, révélant les racines de son imaginaire bouillonnant. Son enfance baroque dans une Bavière d’après-guerre, ses années de formation ésotérique, sa fascination pour les rituels et les croyances extrêmes : autant de clés pour appréhender l’énigme Herzog.
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En refermant “Chacun pour soi et Dieu contre tous”, le lecteur sort comme d’un songe éveillé, la tête bruissant d’une myriade d’images oniriques. Un voyage envoûtant au cœur de la création selon Herzog, chamane érudit et poète visionnaire, pour qui “l’imagination est la seule frontière indépassable”. À consommer sans modération, comme ses films.
