Samedi dernier, les usagers de la ligne de bus 23 à Marseille ont été témoins d’une scène surréaliste et effrayante. Alors que le bus circulait à proximité de la cité de la Cayolle, dans les quartiers sud de la ville, un individu à scooter a surgi, menaçant le conducteur avec une arme à feu. Cet incident préoccupant met en lumière l’insécurité grandissante qui règne dans certaines zones de la cité phocéenne.
Une agression choquante en plein jour
Selon les informations rapportées par une source proche du dossier, l’homme au scooter, vêtu de noir et casqué, a fait irruption alors que le bus marquait l’arrêt pour prendre des passagers. Brandissant son arme, il a commencé à tourner autour du véhicule, semant la panique parmi les usagers. L’individu semblait viser deux passagers en particulier, qui venaient tout juste de monter à bord.
Malgré la peur, le conducteur a réussi à garder son sang-froid et à poursuivre sa route. L’agresseur a suivi le bus pendant quelques minutes avant de faire demi-tour. Plus de peur que de mal, heureusement, puisqu’aucun blessé n’a été à déplorer. Mais cet événement laisse des traces :
Les conducteurs de bus sont confrontés à des scènes inacceptables. Il ne se passe plus un jour sans que des incidents violents n’éclatent dans ce quartier, en pleine journée comme la nuit.
Déplore un représentant syndical de la RTM
La Cayolle, un quartier gangrené par le trafic de drogue
Cette agression intervient dans un contexte d’insécurité chronique qui mine le quartier de la Cayolle. Comme dans d’autres cités des quartiers Nord et Sud de Marseille, le trafic de stupéfiants y est fortement implanté. Les règlements de comptes et les fusillades y sont monnaie courante. Mi-septembre, un jeune homme de 20 ans avait été abattu et un mineur de 16 ans blessé lors d’une fusillade.
Face à cette violence quotidienne, les habitants et les travailleurs comme les conducteurs de bus se sentent abandonnés. Les représentants syndicaux exigent des mesures concrètes pour assurer la sécurité de leur personnel :
La ligne 23 est devenue un véritable couloir de l’insécurité. Le bus circule sur un point de deal actif, et plusieurs fois, des dealers n’ont pas hésité à arrêter le bus, armes au poing, pour monter et fouiller les usagers, terrorisant tout le monde à bord.
Alerte un syndicaliste
Des mesures attendues pour enrayer l’engrenage de la violence
Cette nouvelle agression choquante rappelle l’urgence d’agir pour restaurer la sécurité et la tranquillité des habitants des quartiers gangrénés par les trafics. Si des opérations de police sont régulièrement menées, beaucoup estiment qu’il faut s’attaquer aux racines du mal, à commencer par le chômage endémique et le manque de perspectives qui frappe la jeunesse de ces cités.
En attendant des actions concrètes, le sentiment d’abandon et de vulnérabilité demeure. Cette agression d’un «lampiste» de la République, qui assure un service public essentiel, en est le triste symbole. Combien d’autres conducteurs de bus, d’habitants ou de travailleurs devront subir ces violences avant qu’un véritable sursaut n’intervienne ? La question reste entière, mais l’urgence, elle, ne fait aucun doute.