Une affaire retentissante de détournement de fonds massif secoue actuellement le géant du prêt-à-porter Kiabi. Au cœur du scandale, une ex-employée soupçonnée d’avoir siphonné près de 100 millions d’euros des caisses de l’entreprise. Retour sur les dessous d’un dossier qui révèle les dérives d’une spirale infernale.
Une trésorière prise dans l’engrenage
Aurélie B., 39 ans, occupait un poste de trésorière chez Kiabi depuis plusieurs années. Mais derrière l’image d’une employée modèle se cachait en réalité une personnalité troublée et une addiction pathologique à l’argent. C’est en tout cas ce que révèle le témoignage de son père, auditionné par les enquêteurs.
Je fais une thérapie depuis six mois pour aller mieux et pour essayer de comprendre qui est ma fille. Elle est atteinte d’une pathologie très lourde.
– Le père d’Aurélie B.
Selon lui, sa fille unique était prise dans une spirale infernale, dépensant sans compter pour assouvir une soif inextinguible de luxe et de paillettes. Un mode de vie dispendieux qu’elle ne pouvait assumer avec son seul salaire.
Des antécédents de détournements de fonds
L’enquête a révélé qu’Aurélie B. avait déjà des antécédents d’escroquerie financière. Avant d’intégrer Kiabi, elle avait en effet exercé comme trésorière à l’INSEEC à Paris. Et c’est dans ce cadre qu’elle aurait orchestré ses premiers détournements de fonds.
Alerté, son père avait alors tenté de tirer la sonnette d’alarme auprès des autorités. Mais en vain. Aurélie B. a pu poursuivre ses agissements en toute impunité pendant des années, jusqu’à ce scandale qui éclate aujourd’hui au grand jour.
100 millions d’euros envolés
Le montant du préjudice est absolument colossal. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est près de 100 millions d’euros qu’Aurélie B. aurait réussi à détourner en falsifiant méthodiquement les comptes de Kiabi sur une période de plusieurs années.
Un véritable casse du siècle, rendu possible par la position stratégique qu’elle occupait au sein de l’entreprise et la confiance aveugle que lui accordait sa hiérarchie. Un aveuglement qui interroge forcément sur les failles des contrôles internes.
Une descente aux enfers
Mise en examen pour abus de confiance, faux et usage de faux et blanchiment en bande organisée, Aurélie B. a été placée en détention provisoire. Loin des paillettes et du luxe, c’est désormais entre les murs d’une cellule qu’elle médite sur sa descente aux enfers.
Car de l’argent détourné, il ne resterait aujourd’hui plus rien. Dépensé en voitures de luxe, sacs de créateurs, bijoux et folles soirées. Évaporé, comme s’il n’avait jamais existé. Ne laissant derrière lui qu’amertume et désillusions.
Kiabi se constitue partie civile
De son côté, le groupe Kiabi a annoncé son intention de se constituer partie civile dans cette affaire. Le géant du prêt-à-porter entend bien obtenir réparation pour le préjudice astronomique subi. Même si les chances de recouvrer les sommes détournées semblent bien minces.
Reste désormais à faire toute la lumière sur les complicités dont a pu bénéficier Aurélie B. dans cette entreprise qu’elle a méthodiquement pillée pendant des années. L’enquête ne fait que commencer. Affaire à suivre.