Le Japon n’en finit pas de se heurter aux fantômes de son passé. Shigeru Ishiba, nouveau Premier ministre depuis début octobre, vient de raviver les tensions en Asie en faisant une offrande rituelle au sanctuaire Yasukuni. Ce lieu de culte shinto honore la mémoire des soldats japonais morts au combat depuis l’ère Meiji, dont des criminels de guerre condamnés après 1945.
Un geste lourd de symboles
Si Ishiba ne s’est pas rendu en personne au sanctuaire, son offrande n’en reste pas moins lourde de sens. Située en plein cœur de Tokyo, Yasukuni est perçu par beaucoup comme un vestige du militarisme nippon. Chine et Corée du Sud, qui ont subi l’occupation japonaise, y voient une provocation.
C’est un terrible affront aux victimes de l’agression japonaise.
– Un diplomate chinois sous couvert d’anonymat
Le poids de l’histoire
Le dernier Premier ministre à avoir visité Yasukuni en exercice était Shinzo Abe en 2013. Son passage avait déclenché l’ire de Pékin et Séoul, et même des remontrances des États-Unis, allié clé de Tokyo.
La question divise au sein même de la classe politique nippone. Si la frange nationaliste y voit un hommage aux « héros » tombés pour la patrie, d’autres craignent qu’elle ne rappelle les heures sombres du passé et n’envenime les relations régionales.
Apaiser les tensions ?
Shigeru Ishiba, réputé plus modéré que son prédécesseur, tentera-t-il une approche moins clivante ? D’après une source proche, il devrait s’abstenir de se rendre en personne au sanctuaire pour les cérémonies d’automne.
Un geste d’apaisement, peut-être. Mais certainement pas suffisant pour faire oublier le poids de l’histoire, qui continue de jeter une ombre sur les relations dans la région. Le chemin vers une véritable réconciliation semble encore long et semé d’embûches.
En bref
- Le nouveau PM japonais fait une offrande au sanctuaire Yasukuni, lieu controversé lié au passé militariste
- Ce geste symbolique ravive les tensions avec la Chine et la Corée du Sud
- La question continue de diviser au Japon et de peser sur la diplomatie régionale
- Malgré une approche plus modérée, la route vers une réconciliation historique semble encore longue
Une page d’histoire qui ne se tourne pas facilement, et qui continue d’influencer le présent et l’avenir des relations en Asie. Le Japon parviendra-t-il à se réconcilier avec son passé et ses voisins ? L’offrande de Shigeru Ishiba montre que le chemin sera long et délicat. Affaire à suivre…
