Imaginez un instant que vous soyez policier. Vous venez d’interpeller un suspect après une longue enquête. Mais au moment de rédiger la procédure, vous vous heurtez à un obstacle de taille : le LRPPN, ce logiciel de rédaction des procédures de la police nationale devenu un véritable cauchemar. Obsolète, bogué, il vous fait perdre un temps précieux et fragilise votre travail. Bienvenue dans le quotidien kafkaïen des forces de l’ordre.
Un dinosaure numérique à bout de souffle
Le LRPPN, c’est un peu le Minitel de la police. Créé dans les années 90, il n’a cessé d’accumuler les rustines au fil des réformes, sans jamais connaître la refonte profonde dont il aurait besoin. Aujourd’hui, les policiers doivent jongler avec un outil à la fois compliqué, lent et instable.
Parfois, il faut jusqu’à 30 minutes pour ouvrir le logiciel. Et gare au plantage inopiné ! On peut perdre tout un procès-verbal et devoir recommencer de zéro.
confie un officier de police judiciaire.
Mais le pire, c’est que ce logiciel n’est plus du tout adapté aux évolutions de la procédure pénale. De nouvelles mentions obligatoires, de nouveaux droits pour les suspects sont venus s’ajouter au fil des années. Sauf que le LRPPN, lui, n’a pas suivi.
La double peine pour les enquêteurs
Résultat, les policiers n’ont pas d’autre choix que de bidouiller, en ajoutant des mentions manuscrites sur les PV informatiques. Une situation ubuesque qui fait le bonheur des avocats de la défense, toujours prompts à invoquer un vice de procédure pour faire annuler une garde à vue.
Certains cabinets se sont fait une spécialité de l’examen pointilleux des procédures à la recherche du moindre défaut de forme lié au LRPPN. C’est devenu un sport national !
déplore une source policière.
Et les conséquences peuvent être lourdes : des dizaines d’heures d’enquête réduites à néant, des délinquants relâchés sans poursuites… De quoi décourager les troupes.
Un “naufrage administratif” selon les syndicats
Face à cette situation, les syndicats de police tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Unité SGP-Police évoque même un “naufrage administratif” et exige une réforme d’ampleur.
On perd un temps fou avec ces lourdeurs procédurales. Du temps en moins dédié à notre cœur de métier : être sur le terrain, enquêter, interpeller les délinquants. Il est plus que temps que le ministère prenne la mesure du problème !
tonne Linda Kebbab, déléguée nationale.
Sollicité, le ministère de l’Intérieur assure qu’un nouveau logiciel est dans les tuyaux pour remplacer le LRPPN obsolète. Baptisé LPJN (Logiciel de Procédure Judiciaire Numérique), il devrait être plus moderne, ergonomique et interopérable avec les autres outils numériques de la Justice.
Pas avant 2027 au mieux
Seul hic, le calendrier. Le projet ne devrait pas voir le jour avant 2027-2028 au mieux selon des sources bien informées. Un horizon bien lointain pour des policiers confrontés quotidiennement aux bugs et lourdeurs de l’antique LRPPN.
En attendant, à défaut de pouvoir changer de logiciel, certains changent de métier. Le taux de démission explose dans la police nationale, notamment chez les jeunes recrues, confrontées à la réalité d’un système à bout de souffle. Un défi majeur pour le nouveau locataire de la place Beauvau, qui devra mettre les bouchées doubles pour redonner du sens et de l’efficacité aux forces de l’ordre.
Face à cette situation, les syndicats de police tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Unité SGP-Police évoque même un “naufrage administratif” et exige une réforme d’ampleur.
On perd un temps fou avec ces lourdeurs procédurales. Du temps en moins dédié à notre cœur de métier : être sur le terrain, enquêter, interpeller les délinquants. Il est plus que temps que le ministère prenne la mesure du problème !
tonne Linda Kebbab, déléguée nationale.
Sollicité, le ministère de l’Intérieur assure qu’un nouveau logiciel est dans les tuyaux pour remplacer le LRPPN obsolète. Baptisé LPJN (Logiciel de Procédure Judiciaire Numérique), il devrait être plus moderne, ergonomique et interopérable avec les autres outils numériques de la Justice.
Pas avant 2027 au mieux
Seul hic, le calendrier. Le projet ne devrait pas voir le jour avant 2027-2028 au mieux selon des sources bien informées. Un horizon bien lointain pour des policiers confrontés quotidiennement aux bugs et lourdeurs de l’antique LRPPN.
En attendant, à défaut de pouvoir changer de logiciel, certains changent de métier. Le taux de démission explose dans la police nationale, notamment chez les jeunes recrues, confrontées à la réalité d’un système à bout de souffle. Un défi majeur pour le nouveau locataire de la place Beauvau, qui devra mettre les bouchées doubles pour redonner du sens et de l’efficacité aux forces de l’ordre.