Un bombardement d’une violence inouïe a frappé lundi un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, faisant au moins 40 morts et 65 blessés selon les autorités palestiniennes. Cette frappe israélienne, qui visait des installations du Hamas, a touché des tentes abritant des civils déplacés par le conflit qui déchire la région depuis plus de 7 mois.
La communauté internationale sous le choc
Face à ce que la présidence palestinienne a qualifié d’« horrible massacre », les réactions internationales n’ont pas tardé. L’Égypte a vivement condamné ce « bombardement délibéré des forces israéliennes sur des tentes de déplacés », appelant à une cessation immédiate des opérations militaires à Rafah, comme l’a ordonné la Cour internationale de justice (CIJ).
Les bombardements vont compliquer les efforts de médiation en cours et entraver les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza.
– Ministère qatari des Affaires étrangères
De son côté, Amnesty International a exhorté la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête pour « crimes de guerre » concernant de précédentes frappes meurtrières contre des civils gazaouis, principalement des enfants.
Israël se défend, le Hamas appelle à la mobilisation
L’armée israélienne affirme avoir visé « des cibles légitimes au regard du droit international », en l’occurrence un complexe du Hamas abritant « d’importants terroristes ». Elle reconnaît néanmoins que des civils ont pu être touchés dans la zone.
En réaction, le Hamas a appelé les Palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem et d’ailleurs à descendre dans la rue pour exprimer leur colère. Un appel susceptible d’aggraver encore les tensions.
Une escalade meurtrière sans fin
Alors que les efforts diplomatiques se multiplient pour tenter d’arracher une trêve, notamment via la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, le bilan ne cesse de s’alourdir des deux côtés. Côté israélien, l’armée a annoncé la mort de deux nouveaux soldats ce week-end, portant ses pertes à 289 depuis le début de l’offensive sur Gaza fin octobre.
Malgré une décision de la CIJ exigeant la suspension des opérations, les combats se poursuivent, en particulier à Rafah, un point névralgique pour l’entrée de l’aide humanitaire. Israël intensifie ses frappes pour détruire les derniers bataillons du Hamas dans ce secteur, au mépris du droit international et au prix de lourdes pertes civiles.
Ce énième drame, d’une violence extrême, semble éloigner un peu plus encore les perspectives de paix. Face à l’enlisement du conflit, la communauté internationale paraît bien impuissante à imposer le dialogue et le respect du droit, laissant les belligérants s’enfoncer dans une spirale mortifère sans fin.