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Monde agricole en crise : un désarroi grandissant

Météo défavorable, maladies animales, taxes chinoises... Les agriculteurs français font face à une tempête parfaite qui menace leur survie. La colère gronde dans les campagnes alors que les revenus s'effondrent. Les pouvoirs publics sauront-ils réagir à temps pour sauver un secteur en péril ? Analyse d'une crise sans précédent.

Aridité des sols, animaux décimés, menace de taxes… En ce mois d’août 2024, un sentiment d’amertume et de colère imprègne le monde agricole français. Des céréaliers de la Beauce aux éleveurs du Cantal en passant par les viticulteurs charentais, c’est toute une profession qui s’interroge sur son avenir, prise en tenaille entre calamités naturelles et décisions politiques.

Des récoltes dévastées par la météo

Après un printemps marqué par des gelées tardives et de violents orages, c’est une sécheresse record qui s’est abattue sur l’Hexagone cet été. Conséquence : des champs de tournesols et de maïs grillés par le soleil, des rendements en blé et orge en berne. D’après les premières estimations, la production céréalière française devrait chuter de 20% cette année.

« C’est une catastrophe, souffle Alexandre, céréalier en Charente-Maritime. Mes parents n’avaient jamais vu ça. À ce rythme-là, on court à la faillite. » Un constat partagé par de nombreux exploitants, déjà fragilisés par la flambée des prix des carburants et des engrais.

L’élevage en souffrance

Grippe aviaire, fièvre catarrhale ovine, maladie hémorragique épizootique… Les crises sanitaires n’ont pas épargné les éleveurs ces derniers mois. Résultat : des cheptels décimés et des pertes financières colossales. « Entre les abattages préventifs et les animaux crevés, j’ai perdu un tiers de mes effectifs, témoigne Caroline, éleveuse de canards dans les Landes. Et avec l’envolée du coût de l’alimentation animale, je ne suis pas sûre de m’en remettre. »

Cognac : les taxes chinoises font mal

La filière viticole n’est pas épargnée. Fin juillet, Pékin a annoncé l’instauration de droits de douane de 35% sur les eaux-de-vie européennes, en représailles aux subventions accordées à Airbus. Une décision lourde de conséquences pour le cognac, dont la Chine est devenue le premier marché à l’export.

On nous prend en otage dans un conflit qui nous dépasse totalement. 35% de taxes, ça va tuer les ventes. C’est toute l’économie locale qui va trinquer.

– Michel, viticulteur à Jarnac

Une colère qui gronde

Partout sur le territoire, la grogne s’installe. L’hiver dernier, les agriculteurs avaient déjà manifesté leur ras-le-bol en érigeant des barrages filtrants. Faute de réponse concrète des pouvoirs publics, beaucoup envisagent des actions plus musclées à la rentrée. « Les promesses, on n’en peut plus. On veut des actes : des prix rémunérateurs, moins de normes, de la considération, martèle Jacques, éleveur bovin dans le Cantal. Sinon, ça va vraiment péter. »

L’agribashing, la goutte d’eau

Au-delà des difficultés économiques, c’est le sentiment d’être incompris et dénigrés qui blesse les agriculteurs. « Les végans qui nous traitent d’assassins, les écolos qui veulent interdire les pesticides du jour au lendemain, les bobos qui achètent du bœuf polonais… On a l’impression d’être devenus les ennemis de la nation, se désole Éric, céréalier dans la Marne. Pourtant, si on n’était pas là, les Français auraient faim. »

Une profession à la croisée des chemins

Face à la tempête qui s’annonce, le gouvernement semble enfin prendre la mesure du problème. Mi-août, le ministre de l’Agriculture a annoncé un plan d’urgence de 75 millions d’euros pour les éleveurs. « C’est un premier pas, mais il faudra aller beaucoup plus loin pour sauver le modèle agricole français, insiste Christiane Lambert, la patronne de la FNSEA. Car sans paysans, c’est toute la ruralité qui mourra. »

Confrontés à des défis inédits, les agriculteurs n’ont d’autre choix que de se réinventer. Montée en gamme, transition écologique, diversification, circuits courts… Les pistes ne manquent pas. Mais sans un soutien massif de l’État et des consommateurs, le chemin s’annonce semé d’embûches. À l’heure où la souveraineté alimentaire revient sur le devant de la scène, nourrir les Français a-t-il encore un avenir ?

La filière viticole n’est pas épargnée. Fin juillet, Pékin a annoncé l’instauration de droits de douane de 35% sur les eaux-de-vie européennes, en représailles aux subventions accordées à Airbus. Une décision lourde de conséquences pour le cognac, dont la Chine est devenue le premier marché à l’export.

On nous prend en otage dans un conflit qui nous dépasse totalement. 35% de taxes, ça va tuer les ventes. C’est toute l’économie locale qui va trinquer.

– Michel, viticulteur à Jarnac

Une colère qui gronde

Partout sur le territoire, la grogne s’installe. L’hiver dernier, les agriculteurs avaient déjà manifesté leur ras-le-bol en érigeant des barrages filtrants. Faute de réponse concrète des pouvoirs publics, beaucoup envisagent des actions plus musclées à la rentrée. « Les promesses, on n’en peut plus. On veut des actes : des prix rémunérateurs, moins de normes, de la considération, martèle Jacques, éleveur bovin dans le Cantal. Sinon, ça va vraiment péter. »

L’agribashing, la goutte d’eau

Au-delà des difficultés économiques, c’est le sentiment d’être incompris et dénigrés qui blesse les agriculteurs. « Les végans qui nous traitent d’assassins, les écolos qui veulent interdire les pesticides du jour au lendemain, les bobos qui achètent du bœuf polonais… On a l’impression d’être devenus les ennemis de la nation, se désole Éric, céréalier dans la Marne. Pourtant, si on n’était pas là, les Français auraient faim. »

Une profession à la croisée des chemins

Face à la tempête qui s’annonce, le gouvernement semble enfin prendre la mesure du problème. Mi-août, le ministre de l’Agriculture a annoncé un plan d’urgence de 75 millions d’euros pour les éleveurs. « C’est un premier pas, mais il faudra aller beaucoup plus loin pour sauver le modèle agricole français, insiste Christiane Lambert, la patronne de la FNSEA. Car sans paysans, c’est toute la ruralité qui mourra. »

Confrontés à des défis inédits, les agriculteurs n’ont d’autre choix que de se réinventer. Montée en gamme, transition écologique, diversification, circuits courts… Les pistes ne manquent pas. Mais sans un soutien massif de l’État et des consommateurs, le chemin s’annonce semé d’embûches. À l’heure où la souveraineté alimentaire revient sur le devant de la scène, nourrir les Français a-t-il encore un avenir ?

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