À quelques jours d’une élection cruciale à la tête de la Fédération Française de Rugby, un pavé vient d’être jeté dans la mare. Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR et soutien affiché de Florian Grill, a publié le 2 octobre dernier un message incendiaire sur Facebook visant Didier Codorniou, opposant et candidat à la présidence. Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir en interne, et jusqu’aux plus hautes instances de l’éthique.
Le Conseil d’Éthique monte au créneau
C’est un véritable coup de tonnerre dans le microcosme du rugby français. Selon des informations obtenues par nos soins, le Conseil d’Éthique de la FFR a en effet validé la requête de Didier Codorniou suite à l’attaque frontale de Jean-Marc Lhermet. Dans un communiqué sans équivoque, le Comité fédéral d’éthique et de déontologie du rugby français a jugé que le message du vice-président “mettait principalement en cause l’appréciation du respect des principes éthiques et déontologiques du rugby français”. Une prise de position forte, qui s’accompagne d’une demande on ne peut plus claire adressée à Jean-Marc Lhermet : celle de “bien vouloir procéder à sa suppression immédiate”.
Une décision lourde de conséquences
Au-delà de la symbolique, cette décision du Conseil d’Éthique pourrait bien peser lourd dans la balance. En cas de défaite, elle pourrait en effet offrir au clan Codorniou un solide point d’appui pour lancer un recours et contester la validité du scrutin. Un scénario catastrophe pour Florian Grill et ses soutiens, qui se retrouveraient alors face à une crise institutionnelle majeure, à moins d’un an de la Coupe du Monde en France.
Le spectre des affaires passées
Difficile, dans ce contexte, de ne pas faire le lien avec les soubresauts qui ont secoué la Fédération ces derniers mois. De la condamnation de Bernard Laporte pour corruption à sa démission forcée en passant par la mise sous tutelle ministérielle, le rugby français sort à peine la tête de l’eau. Un passif lourd qui exacerbe les tensions et les enjeux autour de cette élection, véritable moment de vérité pour l’avenir de l’ovalie.
Un scrutin sous haute tension
Dans ce climat délétère, chaque camp fourbit ses armes et muscle son jeu à l’approche du vote. Tractations en coulisses, pressions sur les clubs, campagnes de dénigrement : tous les coups semblent permis dans cette lutte sans merci pour le contrôle de la FFR. Une dérive inquiétante qui fait craindre le pire pour l’unité et la sérénité du rugby français, à l’heure où il a plus que jamais besoin de rassemblement.
Le rugby est un sport de combat collectif. Sur et en dehors du terrain, l’important est de rester uni derrière des valeurs communes.
Bernard Lapasset, ancien président de la FFR et de World Rugby
Des valeurs d’unité, de respect et d’éthique que l’institution se doit de porter haut et fort, au-delà des hommes et des ambitions personnelles. C’est tout l’enjeu de ce vote à haut risque, qui dira si le rugby français a retenu les leçons du passé ou s’il est condamné à répéter ses vieux démons. Réponse le 19 octobre, dans les urnes et dans les cœurs.
