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Les parents face au défi des écrans : trouver le juste équilibre

Les écrans envahissent notre quotidien et les familles peinent à réguler leur usage, en particulier pour les enfants qui y sont parfois surexposés. Comment trouver le juste équilibre ? Conseils d'experts et récit du combat d'une famille pour reprendre le contrôle...

Dans un pavillon paisible de la banlieue lyonnaise, Céline et Franck Racle-Alarcon s’efforcent au quotidien de réguler l’usage des écrans par leurs deux garçons. Un défi de taille, leurs fils Léance, 8 ans, et Léonis, 15 ans, étant tous deux atteints de troubles du neurodéveloppement qui exacerbent leur attirance pour les contenus numériques. Le couple ne cache pas son épuisement face à ce combat. “À un moment, les écrans ont vraiment pourri notre vie”, confie le père de famille.

Comme eux, de nombreux parents se sentent démunis face à l’omniprésence des écrans dans la vie de leurs enfants. Smartphones, tablettes, ordinateurs, télévision… Difficile d’y échapper. Selon une étude récente, les moins de 18 ans passeraient en moyenne 6h par jour devant un écran ! Les conséquences de cette surexposition inquiètent : trouble de l’attention, retard de langage, difficultés relationnelles, comportements addictifs… Sans compter l’impact sur la vie de famille.

Un accompagnement parental primordial mais complexe

Pour le psychiatre Serge Tisseron, spécialiste des effets du numérique, “les parents ne sont pas suffisamment aidés” dans l’encadrement des pratiques numériques de leurs enfants. Il plaide pour davantage de prévention et de soutien aux familles. Car autant que la quantité, c’est la qualité du temps passé devant les écrans qui compte. “L’important est de préserver des moments sans écrans, en famille, et d’encourager des usages créatifs et interactifs plutôt que la consommation passive”, explique-t-il.

Mais dans les faits, trouver le bon équilibre s’avère souvent compliqué. Les tentatives de régulation virent parfois au rapport de force, suscitant tensions et culpabilité. Chez les Racle-Alarcon, la mise en place de règles strictes a été un parcours semé d’embûches. “On a essayé les récompenses, les punitions, de cacher les écrans… Rien n’y faisait, les enfants finissaient toujours par s’y replonger”, raconte Céline. Le couple a fini par accepter que le sevrage total était illusoire et contre-productif.

On a compris qu’il fallait faire avec, mais différemment. En offrant des alternatives, en trouvant des compromis. C’est un travail de tous les jours.

– Franck, père de famille

Des outils et des initiatives pour aider les parents

Face à cette problématique, des solutions émergent pour épauler les parents :

  • Des applications comme FamilyTime ou Qustodio permettent de paramétrer et suivre le temps passé par les enfants sur chaque appareil.
  • Le programme 3-6-9-12, lancé par Serge Tisseron, fournit des repères sur les usages numériques adaptés à chaque âge.
  • Des consultations spécialisées se développent pour prendre en charge les situations de dépendance sévère, comme à l’hôpital de Bondy en région parisienne.

Mais pour beaucoup de professionnels, l’essentiel est surtout de dédramatiser le sujet et d’ouvrir le dialogue en famille, sans diaboliser les écrans. Un constat partagé par Franck Racle-Alarcon : “On a arrêté de se battre contre les écrans. Maintenant, on essaie surtout de valoriser ce qu’on fait ensemble en dehors. Les balades, les jeux, les discussions… C’est ça qui compte.”

Un chemin d’équilibre, parfois précaire, sur lequel avancent de nombreux parents, pour “faire famille” à l’ère du numérique. Un défi qui implique de réinventer jour après jour nos modes de vie et de relation, pour préserver l’essentiel.

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