Imaginez-vous, paisiblement endormi dans votre lit, quand soudain un grondement assourdissant vous réveille en sursaut. En quelques secondes, votre maison, votre village entier est englouti sous une masse de boue et de débris. C’est l’effroyable cauchemar vécu par les habitants d’un village reculé de Papouasie-Nouvelle-Guinée, où un glissement de terrain apocalyptique a enseveli plus de 2000 personnes dans la nuit de jeudi à vendredi.
Un Village Rayé de la Carte
Niché sur les flancs du Mont Mungalo dans la province d’Enga, ce paisible village a été brutalement englouti lorsqu’un pan entier de la montagne s’est effondré vers 3 heures du matin. Des dizaines de maisons ont été emportées, piégeant les habitants dans leur sommeil. Selon les autorités, le bilan provisoire fait état de plus de 2000 personnes enterrées vivantes, un chiffre bien plus lourd qu’estimé initialement.
Course Contre la Montre des Secouristes
Dès l’alerte donnée, les secouristes se sont lancés dans une course effrénée contre la montre pour tenter de retrouver des survivants. Mais leur tâche est rendue extrêmement périlleuse par l’instabilité du terrain. Comme l’explique Serhan Aktoprak, responsable de l’ONU sur place :
« Les sauveteurs travaillent dans des conditions dangereuses, avec des pierres qui continuent de tomber et de faire bouger le sol. Des eaux souterraines s’écoulent sous les débris, transformant la surface en véritable toboggan. C’est un grave risque pour les équipes.»
Serhan Aktoprak, ONU
Malgré ces difficultés, les secours s’activent sans relâche, utilisant pelles et outils de fortune pour dégager les victimes. L’armée et des renforts régionaux ont été dépêchés en urgence, mais leur progression est ralentie par l’unique route d’accès coupée par des violences tribales.
Le Changement Climatique Pointé du Doigt
Si les fortes pluies des dernières semaines sont soupçonnées d’avoir provoqué ce drame, les habitants pointent aussi du doigt les effets du changement climatique. La Papouasie-Nouvelle-Guinée fait partie des pays les plus exposés à ce fléau :
- Précipitations extrêmes de plus en plus fréquentes
- Augmentation du risque de glissements de terrain
- 23 morts dans un précédent glissement en mars dernier
Face à cette nouvelle catastrophe, le pays a lancé un appel à l’aide internationale. Les besoins sont immenses : hébergements d’urgence, vivres, soins médicaux pour les rescapés qui ont tout perdu. Une tragédie humaine et environnementale qui risque malheureusement de se répéter tant que des mesures drastiques ne seront pas prises pour enrayer le réchauffement de notre planète.
Dans ce village dévasté de Papouasie, l’heure est au deuil et à la solidarité. Solidarité des secours qui se démènent sans compter pour sauver des vies. Solidarité aussi de la communauté internationale qui doit impérativement se mobiliser pour aider ce pays meurtri à se relever. Et éviter que d’autres drames de cette ampleur ne se reproduisent, ici ou ailleurs.
