Un an après l’assassinat de Samuel Paty, puis quelques mois après celui de Dominique Bernard, deux professeurs victimes du terrorisme islamiste, l’éducation nationale a voulu leur rendre hommage ce lundi 14 octobre dans tous les établissements de France. Malheureusement, cet hommage n’a pas été exempt d’incidents, révélateurs de tensions toujours vives.
78 incidents recensés lors de la minute de silence
Selon des sources proches du ministère de l’Éducation nationale, pas moins de 78 incidents ont été recensés lors de cet hommage national. Si dans la grande majorité des des cas, le recueillement s’est déroulé dans le respect et la dignité, certains établissements ont connu des perturbations choquantes.
Dans trois collèges, des élèves ont crié « Allah Akbar » pendant la minute de silence. Un geste d’une grande violence symbolique, quand on sait que c’est au cri d’« Allah Akbar » que Samuel Paty et Dominique Bernard ont été décapités par leurs assassins.
Un père de famille demande une dispense pour sa fille
Autre incident révélateur : dans un collège, un père de famille a demandé que sa fille soit dispensée de participer à l’hommage. Une requête symptomatique d’un refus de certains parents de voir leurs enfants associés à un moment de communion nationale autour des valeurs de la République.
Une alerte à la bombe le jour de l’hommage
Le jour même de cet hommage, le collège Les Oliviers à Nîmes a dû être évacué suite à une alerte à la bombe. Si aucun explosif n’a été retrouvé, cet événement a profondément choqué la communauté éducative. Les enseignants ont exercé leur droit de retrait.
On ne peut s’empêcher de faire le lien avec l’hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. C’est comme si on voulait nous faire taire, même dans ces moments de recueillement.
– Un enseignant du collège Les Oliviers
La laïcité plus que jamais au cœur de l’école
Face à ces incidents, le directeur académique d’Indre-et-Loire Christian Mendivé a tenu à rappeler l’importance de la laïcité à l’école. Des interventions et actions de sensibilisation auprès des élèves sont prévues tout au long de la semaine.
La laïcité, c’est le ciment de notre école, de notre République. Elle doit nous permettre de vivre ensemble dans le respect des différences. C’est tout le sens de l’hommage que nous avons rendu à Samuel Paty et Dominique Bernard.
– Christian Mendivé, directeur académique d’Indre-et-Loire
Un an après le choc de l’assassinat de Samuel Paty, quelques mois après celui de Dominique Bernard, ces incidents lors de l’hommage national montrent que le combat pour la liberté d’expression et la laïcité à l’école est loin d’être gagné. Face à la persistance de l’obscurantisme, la vigilance et la pédagogie restent de mise au sein de l’éducation nationale. Pour que les noms de Samuel Paty et Dominique Bernard ne sombrent jamais dans l’oubli.