Vous êtes propriétaire dans l’Oise et vous vous demandez à quelle sauce vous allez être mangé avec votre taxe foncière cette année ? Entre les hausses et les baisses décidées par les communes, les surprises sont au rendez-vous en 2024. Un véritable casse-tête pour s’y retrouver.
Un impôt qui dépend de votre lieu de résidence
Première chose à savoir : le montant de votre taxe foncière, à régler avant le 15 octobre, est étroitement lié à l’endroit où se situe votre bien immobilier. Plus votre commune est considérée comme “attractive”, plus la note risque d’être salée. Car cet impôt local s’appuie d’abord sur la valeur cadastrale de votre logement, établie par les services fiscaux.
Une base qui a augmenté de 3,9% cette année au niveau national. Mais ce n’est pas tout ! À cette valeur cadastrale s’ajoute le taux d’imposition fixé par votre municipalité. Et là, c’est un peu la loterie…
Dans l’Oise, chaque ville fait sa cuisine fiscale
Prenons quelques exemples concrets dans le département. À Avrigny, les propriétaires peuvent souffler. La commune a choisi de baisser son taux de taxe foncière de 1,5%. Une décision plutôt rare par les temps qui courent. Résultat, pour une maison de 100 m², la facture s’élève à environ 900 euros, contre 950 euros l’an dernier.
Changement de décor à Neuville-Bosc. Ici, c’est la douche froide avec une augmentation record de près de 30% ! Du jamais vu. Pour la même maison de 100 m², il faudra débourser pas moins de 750 euros. Certes, en valeur absolue, cela reste moins cher qu’à Avrigny. Mais la pilule a du mal à passer pour les habitants.
On a l’impression d’être pris pour des vaches à lait. La mairie devrait faire des efforts plutôt que de toujours nous taxer plus.
déplore un propriétaire de Neuville-Bosc qui a requis l’anonymat
Un manque de lisibilité pour les propriétaires
Au final, difficile pour les contribuables de s’y retrouver dans ce grand écart fiscal d’une ville à l’autre. Beaucoup ont le sentiment que leur pouvoir d’achat est grignoté année après année. Sans parler de l’opacité qui règne parfois autour des choix faits par les élus locaux en matière de taux d’imposition.
Une situation qui génère de l’incompréhension, voire un certain ras-le-bol chez les propriétaires, déjà mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse des prix de l’énergie. Alors que la taxe foncière représente souvent un budget conséquent, beaucoup aimeraient y voir plus clair et pouvoir anticiper son évolution.
Des disparités qui interrogent sur l’équité fiscale
Au-delà du manque de transparence, ces fortes disparités interrogent aussi sur la notion d’équité devant l’impôt. Pourquoi une telle différence de traitement entre un propriétaire d’Avrigny et un de Neuville-Bosc ? Cela semble difficilement justifiable, même si les besoins de financement ne sont pas forcément les mêmes d’une commune à l’autre.
Une chose est sûre, le sujet de la taxe foncière reste sensible et cristallise de nombreuses tensions. À l’heure où le gouvernement réfléchit à une refonte de la fiscalité locale, ces exemples Isarien montrent toute la complexité de l’exercice. L’enjeu : trouver un système plus juste et plus lisible pour tous, sans mettre en péril les finances des collectivités. Vaste chantier en perspective.