Près d’un an et demi après l’effroyable explosion de la rue Saint-Jacques (5e) qui avait fait trois morts en juin 2023, les élus parisiens veulent tirer les leçons du drame. Ce mercredi, la mission d’information transpartisane créée dans la foulée de la catastrophe a rendu ses conclusions. Objectif : pointer les failles et tracer des pistes pour renforcer la sécurité du réseau de gaz parisien, après ce sinistre et celui de la rue de Trévise (9e) en janvier 2019.
20 recommandations pour changer la donne
Au total, ce sont pas moins de 20 recommandations qui ont été formulées par les élus, dont beaucoup concernent directement le concessionnaire du réseau GRDF et ses sous-traitants. Des mesures concrètes visant à éviter qu’un nouveau drame ne se reproduise :
- Renforcer les moyens coercitifs pour obliger les propriétaires à réparer rapidement les désordres constatés sur le réseau
- Mieux informer les maires d’arrondissement sur les incidents et travaux
- Rendre publics les rapports de contrôle des ouvrages et canalisations
- Améliorer la formation et la qualification des intervenants, en particulier les sous-traitants
Un « devoir d’exemplarité » pour GRDF
Si la Ville devra elle aussi faire sa part, c’est bien GRDF qui est le premier concerné par ces évolutions tant attendues. Le rapport souligne d’ailleurs le « devoir d’exemplarité » du concessionnaire, appelé à revoir ses procédures et son contrôle des interventions sur le réseau vieillissant.
Il est impératif que GRDF prenne la mesure des attentes de la Ville et des Parisiens en matière de sécurité. Les bonnes pratiques doivent s’imposer à tous, sans exception.
Une source proche du dossier
Vers une renégociation du contrat de concession ?
L’enjeu pour la Ville est maintenant de traduire ces recommandations en actes, en obtenant des engagements concrets de GRDF. Si le concessionnaire a fait part de sa volonté de coopérer, reste à savoir jusqu’où il acceptera d’aller. Selon nos informations, certains élus n’excluent pas de renégocier les termes du contrat de concession du réseau de gaz, qui court jusqu’en 2024, pour y intégrer de nouvelles obligations.
Une chose est sûre : après ces deux explosions meurtrières en l’espace de quatre ans, Paris n’acceptera plus aucun manquement dans la sécurisation de son sous-sol. Transparence, contrôle renforcé et réactivité seront les maîtres-mots des mois à venir pour restaurer la confiance des Parisiens dans ce réseau vital mais potentiellement si dangereux.
