L’onde de choc provoquée par l’annonce vendredi dernier de négociations exclusives entre Sanofi et un fonds d’investissement américain pour la cession de sa filiale Opella, produisant le célèbre Doliprane, est loin de s’estomper. Entre vives réactions politiques, craintes pour notre souveraineté sanitaire et quête de garanties de la part du gouvernement, ce dossier sensible soulève de nombreuses interrogations.
Une cession qui passe mal
Dès l’annonce des négociations entre le laboratoire français et Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) vendredi, les critiques ont fusé. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a dénoncé « une vente à la découpe », tandis que Marine Tondelier des Écologistes estimait qu’« aucune leçon n’aura été tirée du Covid », rappelant que la souveraineté sanitaire avait été érigée en priorité par Emmanuel Macron pendant la crise.
Pour le député Insoumis Éric Coquerel, il faut « absolument s’opposer à cette vente » et si nécessaire, « l’État peut toujours nationaliser Opella ». Une option pour l’heure écartée par le gouvernement, qui assure avoir obtenu des garanties de la part de Sanofi.
Des garanties sur l’emploi et la production
Face à l’ampleur des réactions, Sanofi s’est voulu rassurant, affirmant que ce projet de cession « n’aura pas d’impact sur l’emploi en France ». La direction a également réaffirmé que « Doliprane n’est pas près de disparaître des pharmacies », alors que ce médicament reste le plus vendu dans l’Hexagone.
De son côté, le gouvernement affirme avoir obtenu des « garanties » concernant notamment le maintien de la production et des emplois en France. Reste à savoir si ces engagements seront suffisants pour apaiser les inquiétudes.
Des négociations exclusives qui posent question
Au-delà des garanties, c’est le principe même de cette cession qui interroge. Pourquoi Sanofi, fleuron de l’industrie pharmaceutique française, choisit-il de se séparer d’une filiale aussi emblématique ? Et pourquoi mener des négociations exclusives avec un fonds américain, plutôt que chercher un repreneur français ou européen ?
Des questions pour l’heure sans réponses, alors que ces négociations exclusives doivent se poursuivre « pendant encore quelques semaines » selon Sanofi. Une période durant laquelle le dossier Doliprane devrait continuer d’agiter la classe politique française, et au-delà, de questionner notre souveraineté sanitaire dans un monde globalisé.
Ce projet soulève de nombreuses inquiétudes sur les conséquences à long terme d’une telle cession sur un médicament aussi emblématique et stratégique que le Doliprane.
D’après une source proche du dossier
Une chose est sûre, la vente annoncée d’Opella et du Doliprane sous bannière américaine soulève de nombreuses questions et inquiétudes, loin d’être dissipées à ce stade. Entre enjeux de souveraineté sanitaire, impact social et craintes sur l’avenir d’un médicament culte des Français, ce dossier promet de continuer à faire couler beaucoup d’encre dans les prochaines semaines.