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Scandale : Des enfants placés victimes de violences dans l’Indre

Un scandale secoue l'Indre : des enfants placés par l'Aide sociale à l'enfance ont été victimes de violences graves pendant des années, dans des familles d'accueil recrutées par une association illégale. Les témoignages glaçants des victimes révèlent l'ampleur du drame. Le procès qui s'ouvre lundi promet d'être bouleversant...

C’est un scandale qui secoue le département de l’Indre et interroge sur les failles du système de protection de l’enfance. Pendant sept longues années, des dizaines d’enfants suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont été envoyés dans des familles du village de Mouhet et des alentours, par une association dépourvue de tout agrément. Loin des regards, plusieurs de ces enfants vulnérables auraient subi des violences physiques et psychologiques d’une gravité inouïe.

Une association au fonctionnement opaque

L’affaire prend sa source au sein d’une mystérieuse association, créée en 2012 dans l’Indre par un ancien éducateur. Officiellement, sa mission était de trouver des familles d’accueil pour des mineurs placés, moyennant des indemnités particulièrement attractives. « Ils proposaient 4 000 euros par mois pour deux gosses aux familles », révèle un proche du dossier. Problème : cette structure n’a jamais obtenu l’agrément du Conseil départemental, pourtant obligatoire pour ce type d’activité.

Malgré cela, l’association a réussi à tisser un réseau de familles d’accueil dans ce territoire rural et isolé, à cheval sur l’Indre, la Creuse et la Haute-Vienne. D’après les informations recueillies, ces familles hébergeaient les enfants confiés par l’ASE de différents départements, principalement du Nord de la France, contre rémunération. Un business lucratif et totalement illégal, qui a perduré dans l’ombre pendant des années.

Des enfants livrés à eux-mêmes

Ce système parallèle, hors de tout contrôle, a eu des conséquences dramatiques pour certains des enfants placés. Plusieurs d’entre eux ont témoigné avoir subi des violences physiques, des privations et des humiliations répétées au sein de leurs familles d’accueil. « On mangeait des pâtes à tous les repas », « Je dormais dans le garage », « Ils m’ont frappé avec un manche à balai »… Les récits glaçants des victimes, mineures au moment des faits, donnent une idée du calvaire enduré.

D’après les éléments de l’enquête, les enfants étaient livrés à eux-mêmes, sans suivi éducatif ou médical régulier. Déscolarisés pour certains, coupés de leurs proches, ils étaient à la merci de familles d’accueil qui semblaient davantage intéressées par l’appât du gain que par leur bien-être. Une situation intolérable qui interroge sur les dysfonctionnements ayant permis que de tels drames se produisent, en toute impunité.

L’heure des comptes a sonné

Après des années de silence, l’affaire des enfants placés maltraités a finalement éclaté au grand jour en 2020. Une enquête judiciaire d’envergure a été ouverte, menant à plusieurs interpellations et mises en examen, dont celles du couple fondateur de l’association et de certaines familles d’accueil. Ils sont poursuivis pour des faits de violences sur mineurs, non dénonciation de mauvais traitements et travail dissimulé.

Le procès très attendu de cette affaire hors normes s’ouvre ce lundi au tribunal correctionnel de Châteauroux. Il devra faire la lumière sur les zones d’ombre qui entourent ce dossier et déterminer les responsabilités de chacun dans la souffrance vécue par ces enfants, censés être protégés.

Les victimes réclament des réponses

Pour les victimes, aujourd’hui jeunes adultes, ce procès est l’occasion d’obtenir enfin des réponses à leurs interrogations lancinantes. Comment ont-elles pu être placées dans des familles non agréées, sans aucun contrôle ? Pourquoi leurs appels à l’aide n’ont-ils pas été entendus plus tôt ? Qui sont les responsables de leur calvaire ?

Je veux comprendre comment on a pu nous laisser vivre ça. On était des enfants, on avait besoin d’être protégés, et personne ne l’a fait.

– Témoignage d’une victime

Au-delà de la détermination des culpabilités individuelles, ce procès devra aussi interroger la responsabilité de l’État et des départements concernés. Comment un tel système a-t-il pu prospérer au nez et à la barbe des services de protection de l’enfance ? Quelles failles ce dossier met-il en lumière et quelles leçons en tirer pour éviter que de tels drames ne se reproduisent ?

Une chose est sûre, ce procès s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus importants de ces dernières années en matière de protection de l’enfance. Au-delà des responsables directs, c’est tout un système qui sera sur le banc des accusés.

Pour les victimes, aujourd’hui jeunes adultes, ce procès est l’occasion d’obtenir enfin des réponses à leurs interrogations lancinantes. Comment ont-elles pu être placées dans des familles non agréées, sans aucun contrôle ? Pourquoi leurs appels à l’aide n’ont-ils pas été entendus plus tôt ? Qui sont les responsables de leur calvaire ?

Je veux comprendre comment on a pu nous laisser vivre ça. On était des enfants, on avait besoin d’être protégés, et personne ne l’a fait.

– Témoignage d’une victime

Au-delà de la détermination des culpabilités individuelles, ce procès devra aussi interroger la responsabilité de l’État et des départements concernés. Comment un tel système a-t-il pu prospérer au nez et à la barbe des services de protection de l’enfance ? Quelles failles ce dossier met-il en lumière et quelles leçons en tirer pour éviter que de tels drames ne se reproduisent ?

Une chose est sûre, ce procès s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus importants de ces dernières années en matière de protection de l’enfance. Au-delà des responsables directs, c’est tout un système qui sera sur le banc des accusés.

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