C’est un coup de tonnerre dans le ciel parisien : le pape François ne foulera pas le parvis de Notre-Dame pour sa réouverture tant attendue le 8 décembre prochain. Malgré une invitation en bonne et due forme d’Emmanuel Macron et des demandes réitérées de l’archevêché de Paris, le souverain pontife a décliné, privilégiant une tradition séculaire du Vatican.
Le pape préfère Rome à Paris
Selon des sources proches du dossier, le pape François a tranché : il célèbrera comme chaque année la fête de l’Immaculée Conception le 8 décembre, non pas à Notre-Dame de Paris fraîchement rénovée, mais bien à Rome, dans la majestueuse basilique Sainte-Marie-Majeure. Une tradition papale immuable depuis des siècles, à laquelle le souverain pontife ne dérogera pas, même pour un événement aussi symbolique que la résurrection de la cathédrale parisienne.
Le pape a dit non. Ce jour-là, c’est la fête de l’Immaculée Conception, une tradition catholique particulièrement ancrée en Italie. Aucun pape n’a raté cela, sauf en cas de guerre.
– Mgr Laurent Ullrich, archevêque de Paris
Un camouflet pour la France ?
Si le Vatican se refuse à parler de camouflet, cette décision papale n’en reste pas moins une déception pour les autorités françaises. Emmanuel Macron, qui s’était fortement impliqué dans la restauration de Notre-Dame après l’incendie dévastateur d’avril 2019, espérait la présence du pape pour couronner près de cinq ans de travaux titanesques. Las, François ne franchira pas les Alpes en décembre, préférant les fastes romains de Sainte-Marie-Majeure aux ors parisiens de Notre-Dame.
Certains y verront un signe de refroidissement des relations entre Paris et le Vatican, d’autres un attachement indéfectible du pape aux traditions pluriséculaires de l’Église. Une chose est sûre : le 8 décembre, les regards du monde entier seront braqués sur deux cathédrales – l’une renaissant de ses cendres en bords de Seine, l’autre accueillant le successeur de Saint-Pierre sur les hauteurs de l’Esquilin. Notre-Dame contre Sainte-Marie-Majeure, Paris face à Rome : un duel au sommet pour un pape qui n’a pas fini de surprendre.
Les coulisses d’une décision très politique
Au-delà des motivations religieuses, la décision du pape François revêt aussi une dimension éminemment politique. En choisissant Rome plutôt que Paris, le souverain pontife envoie un message fort sur les priorités du Vatican et son ancrage italien. Certains observateurs y décèlent la volonté de ne pas apparaître trop proche d’un président français parfois controversé sur les questions de laïcité. D’autres y voient une manière habile d’éviter de se retrouver pris en étau dans les polémiques françaises sur la place de la religion dans l’espace public.
Quoi qu’il en soit, cette décision inattendue ajoute une touche de mystère et de frisson à une séquence qui s’annonçait pourtant millimétrée. Elle rappelle que le pape François, fin stratège politique, n’hésite pas à bousculer les agendas et les attentes pour affirmer l’indépendance du Vatican. Un coup d’éclat qui fera date dans l’histoire déjà mouvementée de Notre-Dame et des relations entre Paris et Rome. Preuve que même pour un pape réputé progressiste, il est des traditions qui ne se discutent pas.
