ActualitésÉconomie

Les courtiers en crédit retrouvent le sourire avec le soutien des banques

Après 2 années noires, les courtiers en crédit immobilier reprennent espoir. Courtisés par les banques qui veulent relancer le marché, ils voient la lumière au bout du tunnel. Découvrez pourquoi les banques misent à nouveau sur ces intermédiaires clés...

Après une traversée du désert de près de deux ans, les courtiers en crédit immobilier renaissent de leurs cendres tel un phénix. Mis à mal par l’envolée spectaculaire des taux d’intérêt qui ont grimpé de 1% début 2022 à 4,5% fin 2023 en moyenne pour des prêts sur 20 ans et plus, le métier a souffert. Et ce n’est pas le taux d’usure, plafonnant les taux auxquels les banques peuvent prêter, qui a arrangé les choses, car augmentant trop lentement au goût des professionnels.

Un marché immobilier moribond

Quand on ajoute à cela un taux maximum d’endettement fixé à 35% qui limite la capacité d’emprunt des ménages, et des prix de l’immobilier qui peinent à redescendre malgré le contexte, on obtient un cocktail explosif. Résultat : le nombre de transactions immobilières s’est effondré, asphyxiant le marché et par ricochet, l’activité des courtiers.

Face à cette situation inédite, les banques ont réagi en resserrant drastiquement les vannes du crédit. D’après une source proche du secteur, certains établissements ont réduit de 30 à 40% leur production de crédit immobilier sur un an. Se recentrant sur leurs clients les plus solvables, elles ont laissé de côté les courtiers, qui leur apportent habituellement un volume d’affaires conséquent.

Courtiers en difficulté

Dans ce contexte hostile, les courtiers ont dû s’adapter pour survivre. Selon Côme Robet, président du CNCEF Crédit, certains ont pris une activité annexe en parallèle. D’autres sont devenus mandataires, un statut plus souple avec moins de contraintes. Les plus faibles ont même dû se résoudre à une reconversion professionnelle.

Les banques se sont recroquevillées sur elles-mêmes et se sont concentrées sur leurs clients.

Côme Robet, président du CNCEF Crédit

Mais après cette longue traversée du tunnel, une lueur d’espoir point enfin. Et elle vient des banques elles-mêmes. Échaudées par plusieurs trimestres de vaches maigres sur le crédit immobilier, qui reste l’un de leurs produits phares, elles veulent relancer la machine. Et pour cela, elles ont besoin des courtiers.

Le retour en grâce des courtiers

Aujourd’hui, près d’un Français sur deux passe par un courtier pour monter son dossier de prêt immobilier. Une part de marché colossale que les banques ne peuvent ignorer si elles veulent retrouver des couleurs sur ce segment. C’est pourquoi elles remettent le couvert et draguent à nouveau les intermédiaires.

  • Des partenariats privilégiés sont noués.
  • Des taux préférentiels sont proposés aux meilleurs apporteurs d’affaires.
  • De nouveaux process sont mis en place pour fluidifier les échanges.

Bref, tout est fait pour reconquérir les courtiers et à travers eux, les emprunteurs. Ce revirement à 180 degrés ravit les professionnels du secteur. Eux qui se sentaient mis au ban il y a encore quelques mois sont à nouveau courtisés.

Un marché ultra-concurrentiel

Mais dans ce jeu de séduction, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Car sur le front des courtiers aussi, la concurrence fait rage. Ceux qui ont réussi à diversifier leurs sources de revenus pendant la crise sont aujourd’hui les mieux armés pour négocier avec les banques.

Les plus gros acteurs comme Cafpi, Meilleurtaux ou Emprunt Direct, forts de leur puissance de frappe, obtiennent les meilleures conditions pour leurs clients. À l’inverse, les petites structures indépendantes peinent à exister dans ce rapport de force déséquilibré.

Les banques veulent prêter plus que jamais. Celles avec qui on travaille nous disent qu’elles n’ont pas atteint leurs objectifs et qu’elles ont une volonté de prêter sur la fin d’année.

Sylvain Lefèvre, président de La Centrale de Financement.

Pour eux, l’équation est complexe. Rogner sur leurs commissions pour attirer les banques, au risque de fragiliser un modèle économique déjà malmené? Ou camper sur leurs positions en espérant un éventuel retournement du marché en leur faveur? L’avenir nous le dira.

Vers une reprise progressive

En attendant, une reprise se dessine progressivement. Certes encore fragile et à géométrie variable selon les régions, elle redonne le moral aux courtiers. Eux qui jouent un rôle crucial dans le financement de l’immobilier des ménages retrouvent des couleurs.

Et même si le marché n’a pas encore retrouvé sa fluidité d’avant-crise, les voyants sont au vert. Avec des taux qui se stabilisent, des prix qui s’ajustent et des banques à nouveau en conquête, tous les signaux sont au vert. De quoi permettre aux courtiers, après des mois à voguer à vue, de reprendre enfin le cap.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.