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Pollution et Accès à l’Eau : La Lutte pour Protéger le Fleuve Charente

Un collectif d'associations et d'élus se mobilise pour faire reconnaître les droits du fleuve Charente, menacé par les pollutions et les pénuries d'eau. Leur objectif : lui conférer une personnalité juridique pour mieux le protéger. Découvrez les enjeux de ce combat pour défendre ce bien commun essentiel et préserver l'accès à l'eau potable pour tous...

Face aux menaces grandissantes qui pèsent sur le fleuve Charente, un collectif inédit d’associations environnementales et d’élus écologistes se mobilise. Leur objectif : faire reconnaître les droits de ce cours d’eau essentiel pour en faire un sujet de droit à part entière. Un combat pour protéger durablement ce bien commun face aux pollutions et aux risques de pénurie d’eau potable.

Un fleuve menacé par les activités humaines

Prenant sa source en Haute-Vienne, la Charente s’écoule sur plus de 350 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Ce fleuve alimente en eau potable près d’un tiers des habitants de Charente-Maritime. Pourtant, son état écologique se dégrade années après années sous la pression des activités humaines :

  • Seulement 22% du linéaire de la Charente se trouve en bon état écologique selon Stéphane Trifiletti, conseiller régional écologiste
  • Les pollutions domestiques, industrielles et agricoles menacent la qualité de l’eau
  • Les prélèvements excessifs, notamment pour l’irrigation, assèchent le fleuve
  • La biodiversité aquatique s’effondre, mettant en péril tout l’écosystème

Face à ce sombre constat, les défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme. Pour Pascal Biteau, président de SOS Rivières et Environnement, il s’agit d’un « constat d’échec » et d’une « dégradation permanente et inéluctable des cours d’eau ».

Faire de la Charente un sujet de droit

Pour enrayer cette spirale et protéger durablement le fleuve, un collectif inédit s’est constitué, réunissant associations (Nature Environnement 17, Bassines Non Merci…) et élus écologistes des deux Charentes. Leur proposition : conférer une personnalité juridique au fleuve Charente pour en faire un sujet de droit à part entière.

Concrètement, cela signifierait reconnaître au fleuve des droits fondamentaux comme celui de ne pas être pollué, de s’écouler librement ou de voir ses écosystèmes préservés. Une telle mesure, inédite en France, s’inspire d’initiatives pionnières menées à l’étranger (Colombie, Nouvelle-Zélande…) et pour d’autres fleuves hexagonaux comme le Rhône ou la Garonne.

L’idée n’est pas de passer notre temps devant les tribunaux, mais justement de ne plus avoir besoin d’y aller

– Benoit Biteau, député de Charente-Maritime

Pour les partisans de cette mesure, il ne s’agit pas de multiplier les contentieux mais au contraire de les prévenir. En faisant de la Charente un sujet de droit, cela permettrait de mieux encadrer les activités susceptibles de lui porter atteinte et de responsabiliser chacun dans la protection de ce bien commun.

Une mobilisation qui s’amplifie

Pour faire avancer leur cause, les membres de ce collectif atypique multiplient les actions. Une pétition a été lancée en juin 2024 pour populariser l’idée. Surtout, les défenseurs du fleuve cherchent désormais à élargir leur assise au-delà des cercles militants.

Ils appellent à la création de groupes de travail transpartisans, ouverts aux élus de tous bords ainsi qu’à la société civile. L’objectif : ancrer le débat localement pour mieux se faire entendre dans les instances décisionnaires (collectivités, syndicats, parlements nationaux et européen).

De nombreuses activités économiques dépendent du fleuve. Nous devons embarquer tous les élus confrontés à cette problématique.

– Françoise Coutant, conseillère régionale écologiste

Car au-delà des clivages, c’est bien l’avenir de tout un territoire qui est en jeu. De nombreuses activités économiques (agriculture, conchyliculture, tourisme…) dépendent directement de la bonne santé du fleuve Charente et de la disponibilité de la ressource en eau. Autant d’intérêts convergents à préserver ce bien commun.

Quel statut pour demain ?

Si l’idée de conférer des droits au vivant progresse, sa traduction juridique soulève encore de nombreuses questions. Quel statut et quelle personnalité juridique attribuer concrètement à un fleuve ? Qui pour porter sa voix et défendre ses intérêts ?

Autant de points qu’il reste à éclaircir. Une chose est sûre : le combat ne fait que commencer pour les défenseurs du fleuve Charente. Et au vu des enjeux, vitaux, du dossier, gageons que leur voix portera de plus en plus dans le débat public. Avec l’espoir, à terme, de faire jurisprudence pour protéger durablement ce patrimoine naturel commun.

Concrètement, cela signifierait reconnaître au fleuve des droits fondamentaux comme celui de ne pas être pollué, de s’écouler librement ou de voir ses écosystèmes préservés. Une telle mesure, inédite en France, s’inspire d’initiatives pionnières menées à l’étranger (Colombie, Nouvelle-Zélande…) et pour d’autres fleuves hexagonaux comme le Rhône ou la Garonne.

L’idée n’est pas de passer notre temps devant les tribunaux, mais justement de ne plus avoir besoin d’y aller

– Benoit Biteau, député de Charente-Maritime

Pour les partisans de cette mesure, il ne s’agit pas de multiplier les contentieux mais au contraire de les prévenir. En faisant de la Charente un sujet de droit, cela permettrait de mieux encadrer les activités susceptibles de lui porter atteinte et de responsabiliser chacun dans la protection de ce bien commun.

Une mobilisation qui s’amplifie

Pour faire avancer leur cause, les membres de ce collectif atypique multiplient les actions. Une pétition a été lancée en juin 2024 pour populariser l’idée. Surtout, les défenseurs du fleuve cherchent désormais à élargir leur assise au-delà des cercles militants.

Ils appellent à la création de groupes de travail transpartisans, ouverts aux élus de tous bords ainsi qu’à la société civile. L’objectif : ancrer le débat localement pour mieux se faire entendre dans les instances décisionnaires (collectivités, syndicats, parlements nationaux et européen).

De nombreuses activités économiques dépendent du fleuve. Nous devons embarquer tous les élus confrontés à cette problématique.

– Françoise Coutant, conseillère régionale écologiste

Car au-delà des clivages, c’est bien l’avenir de tout un territoire qui est en jeu. De nombreuses activités économiques (agriculture, conchyliculture, tourisme…) dépendent directement de la bonne santé du fleuve Charente et de la disponibilité de la ressource en eau. Autant d’intérêts convergents à préserver ce bien commun.

Quel statut pour demain ?

Si l’idée de conférer des droits au vivant progresse, sa traduction juridique soulève encore de nombreuses questions. Quel statut et quelle personnalité juridique attribuer concrètement à un fleuve ? Qui pour porter sa voix et défendre ses intérêts ?

Autant de points qu’il reste à éclaircir. Une chose est sûre : le combat ne fait que commencer pour les défenseurs du fleuve Charente. Et au vu des enjeux, vitaux, du dossier, gageons que leur voix portera de plus en plus dans le débat public. Avec l’espoir, à terme, de faire jurisprudence pour protéger durablement ce patrimoine naturel commun.

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