Imaginez un matin dans le quartier du Mont-Saint-Martin à Nemours. Des policiers en tenue pénètrent dans les commerces, accompagnés d’agents de l’Urssaf, des finances publiques et de la direction départementale de la protection des populations (DDPP). En parallèle, une équipe cynophile investit en nombre des halls d’immeubles, à la recherche de produits stupéfiants et de leurs vendeurs. Bienvenue dans l’opération Place Nette, une action coup de poing menée du 8 au 10 octobre dernier dans cette commune de Seine-et-Marne.
Le Mont-Saint-Martin, un quartier prioritaire malgré la rénovation
Avec ses 4 000 habitants et ses 90% de logements sociaux, le quartier du Mont-Saint-Martin a bénéficié d’une vaste opération de rénovation urbaine. Pourtant, il reste classé quartier prioritaire de la ville (QPV). Selon le procureur de la République de Fontainebleau, Arnaud Faugère, ce quartier “nécessite un accompagnement renforcé car une partie de sa population connaît une vulnérabilité. La République se manifeste dans ces moments-là”.
Coordonner les acteurs pour sécuriser le quotidien
L’opération Place Nette réunit donc police judiciaire, police administrative, police municipale et bailleurs sociaux. L’objectif ? Que “tous les acteurs se coordonnent pour apporter des mesures de sécurisation et améliorer la vie au quotidien”, explique le procureur. Une action conjointe entre recherche de stupéfiants, contrôles chez les commerçants et présence renforcée sur le terrain.
Le Codaf en première ligne contre les fraudes
Les contrôles chez les commerçants sont notamment menés par le comité opérationnel départemental anti-fraudes (Codaf). Ce dernier regroupe l’Urssaf, les finances publiques et la DDPP. Leur mission : traquer les fraudes sociales et fiscales, le travail dissimulé, voire les infractions à l’hygiène ou à la sécurité. Un large spectre d’action pour mettre la pression sur les potentiels délinquants du quartier.
Envoyer un signal fort par une présence massive
Pour le procureur, l’idée est claire : “déstabiliser les délinquants” en investissant massivement leur terrain. Les opérations coup de poing comme Place Nette permettent “d’envoyer un signal” et de marquer les esprits par une présence visible des forces de l’ordre et des services de l’État. Une manière de rappeler que la République veille, même dans les quartiers les plus vulnérables.
La 9ème Place Nette en Seine-et-Marne
L’opération menée à Nemours n’est pas une première. Il s’agit de la 9ème Place Nette organisée dans le département, après des actions similaires à :
- Dammarie-les-Lys
- Melun (à deux reprises)
- Montereau
- Torcy
- Noisiel
- Meaux
- Villeparisis
Une liste qui témoigne de la volonté des autorités de quadriller le territoire et de ne laisser aucune zone de non-droit, quel que soit le département.
Et après Place Nette ?
Si l’opération Place Nette permet de marquer les esprits, elle n’est qu’un élément parmi d’autres dans la lutte contre la délinquance et les trafics. Pour un impact durable, les acteurs locaux misent sur un travail de fond au long cours. Cela passe par un renforcement de la présence policière au quotidien, mais aussi par des actions sociales et éducatives pour prévenir la bascule dans la délinquance.
Car si la répression est nécessaire, elle ne peut être l’unique réponse. C’est tout l’enjeu des quartiers prioritaires comme le Mont-Saint-Martin : conjuguer sécurité et prévention, pour que chacun puisse y vivre sereinement. Un défi de taille, qui nécessite la mobilisation de tous, bien au-delà des opérations coups de poing.
