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Boeing en crise : 10% des effectifs mondiaux supprimés

En pleine tourmente, Boeing annonce une vague de licenciements sans précédent. L'avionneur américain prévoit de supprimer près de 17 000 postes dans le monde pour tenter de redresser la barre. Les détails de ce plan choc qui ébranle tout un secteur...

L’empire Boeing vacille. Le géant de l’aéronautique traverse une zone de fortes turbulences qui l’oblige à revoir drastiquement son plan de vol. Lourdement impacté par une conjoncture défavorable, Boeing vient d’annoncer une purge massive dans ses effectifs à l’échelle mondiale. Une décision choc qui ébranle tout un secteur.

17 000 emplois sur la sellette

C’est un véritable séisme qui s’apprête à frapper Boeing. Dans un communiqué lapidaire publié ce vendredi, l’avionneur américain a fait part de son intention de supprimer environ 10% de ses effectifs dans les prochains mois, soit près de 17 000 postes à travers le monde. Une annonce brutale qui plonge des milliers de familles dans l’incertitude.

Ce plan social d’envergure s’inscrit dans un vaste programme de restructuration visant à redresser les finances du groupe, mises à mal par une série de revers. « Nous devons prendre des décisions difficiles pour assurer la pérennité de Boeing », a sobrement déclaré Dave Calhoun, le PDG du constructeur, conscient que cette purge ne sera pas sans conséquences.

Une conjoncture défavorable

Les nuages s’amoncellent dans le ciel de Boeing depuis plusieurs mois déjà. Le mastodonte de Seattle doit composer avec une conjoncture particulièrement défavorable, entre le ralentissement du trafic aérien mondial, la hausse du prix des matières premières et les retards accumulés sur certains programmes phares comme le 777X.

À cela s’ajoutent les problèmes de qualité rencontrés sur plusieurs appareils et les relations tendues avec les autorités de régulation, qui maintiennent une surveillance étroite depuis les accidents mortels du 737 MAX. Autant de facteurs qui plombent les comptes et assombrissent les perspectives de reprise.

Une grève qui tombe mal

Comme si les difficultés ne suffisaient pas, Boeing doit aussi composer avec un important mouvement social. Depuis la mi-septembre, plus de 33 000 ouvriers ont cessé le travail pour réclamer des hausses de salaires et de meilleures conditions. Un débrayage qui paralyse les principales usines du groupe et retarde un peu plus les livraisons.

Les négociations avec le puissant syndicat IAM semblent dans l’impasse. « Nous avons fait des propositions sérieuses, notamment sur les rémunérations, mais nos offres n’ont pas été prises en considération », a déploré la direction, qui dit avoir été contrainte de retirer son offre faute d’avancées. Un bras de fer qui s’annonce long et périlleux.

Un avenir incertain

En plus des suppressions d’emplois, Boeing a annoncé toute une série de mesures pour tenter de redresser la barre et préserver sa trésorerie. Parmi elles, le report des premières livraisons du 777X, l’arrêt programmé de la production du 767 cargo en 2027 et de lourdes charges qui vont plomber les résultats du 3e trimestre.

Des décisions radicales qui témoignent de l’ampleur de la crise traversée par le géant de l’aéronautique. Malgré ces remèdes de cheval, l’avenir de Boeing apparaît plus incertain que jamais. Le constructeur parviendra-t-il à retrouver son rang de leader face à un Airbus en pleine forme ? Une chose est sûre, le chemin de la reconstruction s’annonce long et semé d’embûches.

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