Un fait divers aussi spectaculaire qu’inquiétant s’est déroulé en 2020 à Monterblanc, paisible commune du Morbihan. Un ancien militaire au chômage de 44 ans, en proie à des accès paranoïaques, a littéralement arrosé de chevrotine la maison de ses voisins, qu’il connaissait à peine. Son mobile? Le “bruit du moteur” du camion du mari, chauffeur routier, qui le démarrait tôt chaque lundi matin avant de prendre la route.
18 ans de réclusion criminelle confirmés en appel
Condamné une première fois à 18 ans de réclusion criminelle pour “tentative d’assassinat”, Jimmy Guého avait fait appel, jugeant la peine “excessive”. Mais ce vendredi, la cour d’assises d’appel de la Loire-Atlantique a confirmé la sentence. Retour sur une affaire hors norme.
Un premier “esclandre” pour un motif futile
Avant les faits, Jimmy Guého occupait un logement social dans un petit immeuble de Monterblanc. Fils d’un ancien gendarme, il ne s’était pourtant jamais plaint du bruit causé par son voisin chauffeur routier, ni auprès de l’intéressé, ni auprès de la mairie ou des gendarmes. Mais un premier esclandre avait éclaté cinq jours avant le drame, toujours pour ce motif du “bruit du moteur”.
Pour une raison que j’ignore, j’ai pété un plomb ce jour-là.
a expliqué l’accusé lors de son procès
Un “loup solitaire” en perte de repères
Décrit comme un “loup solitaire”, l’ancien militaire s’était peu à peu coupé du monde. Au chômage depuis des années, il avait perdu pied et sombré dans la paranoïa, persuadé d’être espionné et menacé. À son domicile, les enquêteurs ont retrouvé de nombreuses armes, certaines détenues illégalement.
Avoir une arme sur soi, c’est rassurant quand on a peur.
a-t-il déclaré aux enquêteurs
18 impacts de chevrotine sur la façade
Le jour des faits, excédé par le bruit du camion, Jimmy Guého s’est saisi de son fusil chargé de chevrotine. Il a alors ouvert le feu à 18 reprises sur la maison de ses voisins, criblant portes et fenêtres. Un véritable miracle qu’il n’y ait pas eu de blessé.
- Un épisode de violence gratuite d’une extrême gravité
- Un suspect au lourd passé de troubles psychiatriques
- Une escalade meurtrière pour un motif dérisoire
Pour la cour d’assises d’appel, les 18 ans de réclusion sont amplement mérités au vu du caractère prémédité des tirs et du risque vital encouru par les victimes. Un verdict à la hauteur de la folie meurtrière d’un homme qui, de l’armée aux marges de la société, aura définitivement basculé du mauvais côté de la barrière.