Dans le monde impitoyable du cyclisme professionnel, un jeune prodige défie les soupçons et les préjugés. Tadej Pogacar, 26 ans à peine et déjà double vainqueur du Tour de France, est devenu malgré lui le symbole d’un sport en quête de rédemption. Alors qu’il s’apprête à courir le Tour de Lombardie avec l’ambition d’une 25ème victoire cette saison, le Slovène a choisi de briser le silence sur le sujet qui fâche : le dopage.
Devant les journalistes, Pogacar a livré un plaidoyer vibrant pour l’intégrité. Il estime que “le cyclisme est victime de son passé” et des errements d’une époque où “les coureurs faisaient tout pour être meilleurs, quitte à risquer leur santé et leur vie”. Un héritage empoisonné qui continue selon lui de nourrir “la jalousie et les soupçons” à l’égard des champions d’aujourd’hui.
“Il y aura toujours un vainqueur et le vainqueur est celui qui aura les projecteurs braqués sur lui. On le soupçonne d’être un tricheur.”
Tadej Pogacar
Un champion sous surveillance
La domination outrageuse de Tadej Pogacar, vainqueur de 18 courses cette saison dont son 3ème Tour de France, a ravivé les spéculations sur de possibles pratiques dopantes. Une suspicion renforcée par la réputation sulfureuse de son équipe UAE-Emirates, héritière de la défunte formation US Postal de Lance Armstrong.
Mais le Slovène assure avoir la conscience tranquille. Il met sa suprématie sur le compte d’un talent naturel précoce, d’une hygiène de vie irréprochable et d’une préparation physique optimisée. Surtout, il pointe les nombreux contrôles anti-dopage qu’il subit régulièrement, tous négatifs à ce jour :
« Si vous mettez votre santé en jeu pour dix ans de carrière, c’est juste foutre sa vie en l’air, c’est stupide. Je ne veux pas prendre le risque de tomber malade un jour. »
Tadej Pogacar
L’ombre de Lance Armstrong
Le fantôme de Lance Armstrong, déchu de ses 7 Tours de France pour dopage, continue de hanter le peloton. L’Américain, qui jurait la main sur le cœur être propre, est devenu le symbole de l’omerta qui régnait à l’époque. Les soupçons qui pèsent aujourd’hui sur Pogacar apparaissent comme l’héritage toxique de ces années noires :
« Peut-être que dans quelques générations, les gens vont oublier le passé, vont oublier Armstrong et ce qu’ils faisaient à l’époque. »
Tadej Pogacar
Faire table rase du passé
Pour le jeune Slovène, il est temps de tourner la page des scandales et d’écrire une nouvelle histoire. Celle d’un cyclisme redevenu propre et crédible, où la performance n’est plus entachée de soupçons :
« Le cyclisme souffre de ces années. Il n’y a pas de confiance et je ne sais pas ce qu’on peut faire pour la regagner. On fait juste nos courses et on espère que les gens vont commencer à croire en nous. »
Tadej Pogacar
Conscient que seul le temps permettra de restaurer la foi du public, Tadej Pogacar continue de tracer sa route. Celle d’un immense champion qui ambitionne de marquer l’histoire par ses prouesses, et non par des soupçons. En attendant, il sera encore une fois l’immense favori du Tour de Lombardie samedi. L’occasion d’une nouvelle démonstration de force, quitte à raviver les spéculations sur le dopage…
