C’est dans un contexte budgétaire des plus tendus que Michel Barnier a présenté ce jeudi en Conseil des ministres son projet de budget pour 2025. Avec un objectif ambitieux de ramener le déficit public à 5% du PIB dès l’année prochaine, le gouvernement devra trouver près de 60 milliards d’euros d’économies entre le projet de loi de finances (PLF) et celui de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Une cure d’austérité drastique qui s’annonce d’ores et déjà très douloureuse.
Un budget 2025 placé sous le signe de la rigueur
Le ton est donné : l’heure est aux économies tous azimuts pour redresser des finances publiques exsangues. Pas de grandes surprises donc dans ce budget 2025 version Barnier, qui devra composer avec une situation budgétaire catastrophique héritée de l’ère Macron et des crises à répétition.
Parmi les pistes envisagées figurent un quasi-gel des dépenses de l’État, des coupes sombres dans les effectifs de la fonction publique, un tour de vis sur les aides sociales ou encore une hausse de la CSG et de l’impôt sur le revenu. Des arbitrages qui s’annoncent explosifs et qui font déjà grincer des dents jusque dans la majorité.
La menace du 49.3 plane sur les débats budgétaires
Mais la principale menace qui plane sur ces discussions budgétaires est bien celle d’un recours à l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter ce budget d’austérité sans vote.
L’issue est connue, ça sera un 49.3 !
Un conseiller ministériel
Alors que la majorité relative dont dispose le gouvernement à l’Assemblée fait craindre le pire, Michel Barnier n’a pas caché que ce scénario était plus que probable. « Le Parlement peut améliorer le budget et aura la capacité de le faire en préservant les équilibres que nous souhaitons » a-t-il déclaré, tout en laissant planer le spectre du 49.3. Une déclaration qui sonne comme un aveu d’échec pour ce gouvernement qui souhaitait renouer le dialogue avec les oppositions.
Des arbitrages explosifs renvoyés aux discussions parlementaires
En réalité, le Premier ministre a surtout renvoyé aux discussions parlementaires de nombreux arbitrages qui s’annoncent explosifs, notamment sur les économies à réaliser. Un moyen de gagner du temps et de laisser les oppositions se déchirer sur les mesures les plus douloureuses.
Car pour atteindre les 60 milliards d’économies visés, tous les ministères devront se serrer la ceinture, à commencer par les plus dépensiers comme l’Éducation ou la Défense. Des coupes budgétaires drastiques sont attendues, avec à la clé des dizaines de milliers de suppressions de postes de fonctionnaires.
Un budget 2025 à haut risque politique
Politiquement, ce budget 2025 sera donc un test majeur pour le gouvernement Barnier, qui joue sa survie sur sa capacité à tenir ses engagements en matière de redressement des finances publiques. Quitte à forcer le passage via le 49.3 et à acter sa rupture définitive avec les partenaires sociaux et les oppositions.
Reste à savoir si cette stratégie du bras de fer budgétaire permettra d’atteindre l’objectif d’un déficit public à 5%. Car le risque est grand de voir l’économie plonger, sous l’effet cumulé de ces mesures de rigueur et d’un contexte international plus qu’incertain. Le pari est osé. L’avenir nous dira s’il était gagnant.