Plongez au cœur d’une nuit mouvementée à Nouméa, alors que la Nouvelle-Calédonie est secouée par une crise sans précédent. Le Figaro vous emmène en exclusivité dans les pas de la ministre des Outre-mer, Marie Guévenoux, au plus fort des événements. Un périple nocturne révélateur de l’ampleur du défi à relever pour ramener la paix sur l’archipel.
Au cœur de la cellule de crise avec la ministre
Il est plus de 22 heures ce dimanche 25 mai, quand Marie Guévenoux rejoint la cellule de gestion de crise installée dans les jardins du haut-commissariat de la République à Nouméa. Depuis près de deux semaines, c’est ici que s’organise la riposte aux violences qui embrasent la capitale calédonienne, placée sous état d’urgence et couvre-feu. La ministre écoute le récit des derniers incidents : une habitation incendiée, des tirs sur les forces de l’ordre… L’heure est grave.
« C’est un combat d’usure », confie un haut-gradé. Chaque nuit, les mêmes scènes se répètent : barrages dressés par des indépendantistes, affrontements avec la police, interpellations… Puis le calme précaire au petit matin, avant un nouveau cycle. Malgré l’envoi de renforts, le retour à l’ordre semble encore lointain.
Incendies et coups de feu
Direction l’hôtel de police, pour un point de situation. Les murs du bâtiment portent les stigmates des violences urbaines. Des cocktails Molotov ont été lancés sur les grilles, des gaz lacrymogènes ont dû être utilisés pour repousser des assaillants… Les policiers, nombreux à être mobilisés depuis le début de la crise, accusent la fatigue mais tiennent bon. Leur mission : sécuriser points stratégiques et axes routiers, dans une ville sous haute tension.
On navigue à vue, au gré des informations qui remontent du terrain. Alerte incendie par ici, barrage hostile par là… C’est une situation inédite.
Un officier de police
Mais la nuit n’est pas terminée pour la ministre. Bientôt, de nouvelles tensions sont signalées aux abords de plusieurs tribus indépendantistes. Le GIGN est déployé pour sécuriser les pompiers face à des tirs de chasseurs. « On risque de vivre une nuit très agitée », prévient le haut-commissaire. Le combat d’usure se poursuit.
Ramener la paix, l’urgence absolue
Malgré la fatigue, Marie Guévenoux reste concentrée sur l’essentiel : tout mettre en œuvre pour apaiser les tensions et rétablir l’ordre. Une gageure sur un territoire profondément divisé, où le dialogue semble rompu entre partisans et opposants de l’indépendance. Mais pour la ministre, pas question de baisser les bras :
Notre priorité absolue, c’est de ramener la paix en Nouvelle-Calédonie. Nous sommes déterminés à agir, avec méthode et dans la durée, pour sortir de cette crise.
Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer
Alors que la nuit avance, un calme très relatif semble enfin s’installer sur Nouméa. Mais chacun le sait : le répit sera de courte durée. Dès l’aube, il faudra affronter de nouveaux défis pour tenter de guérir les plaies d’un archipel plus que jamais sous tension. Un long combat en perspective, dont cette nuit agitée aura été le révélateur. La ministre en est consciente : seul un engagement sans faille de l’État, dans la durée, pourra permettre à la Nouvelle-Calédonie de retrouver la paix.