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Budget 2025 : Les « plus fortunés », une notion qui s’étend à tous

Le budget 2025 de Michel Barnier promet de taxer les plus aisés, mais en réalité, il impacte le pouvoir d'achat de l'ensemble des Français à travers une multitude de hausses d'impôts et taxes qui touchent la classe moyenne et les plus modestes. Un tour de passe-passe fiscal qui ne dit pas son nom.

Le gouvernement de Michel Barnier a présenté jeudi son projet de budget pour 2025, un exercice périlleux en l’absence de majorité parlementaire et face à l’urgence de réduire les déficits publics. Le Premier ministre promet de mettre à contribution « les plus fortunés » pour redresser les comptes. Mais derrière cette annonce se cache en réalité une hausse généralisée des impôts et taxes qui touchera tous les Français.

Un tour de passe-passe fiscal

Michel Barnier joue sur les mots lorsqu’il affirme que seuls les plus aisés seront mis à contribution. Certes, les foyers gagnant plus de 500 000 euros par an verront leur facture fiscale s’alourdir de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Mais cette mesure ne rapportera que 3 fois moins que la hausse des taxes sur l’énergie, qui frappera tous les ménages, quelle que soit leur tranche d’imposition.

Le gouvernement compte également sur un renforcement du malus automobile, ainsi que sur le transfert de 4 milliards d’euros de dépenses de santé vers les mutuelles complémentaires. In fine, ce sont bien les assurés et les consommateurs qui paieront la note, à travers une inflation prévisible des cotisations de complémentaires santé.

Des hausses d’impôts tous azimuts

Outre les taxes sur l’énergie et le malus auto, ce budget prévoit également :

  • Une hausse de la CSG et de la CRDS, deux prélèvements qui touchent tous les revenus, y compris ceux des retraités et des chômeurs
  • Un alourdissement de la taxe d’habitation pour les 20% de ménages qui y sont encore assujettis
  • Une augmentation des droits de mutation sur les ventes immobilières
  • Une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises

Au total, ce sont près de 15 milliards d’euros de hausses d’impôts qui sont programmées, soit l’équivalent d’une augmentation de plus de 1 point de PIB du taux de prélèvements obligatoires. Du jamais vu depuis plus de 10 ans.

Des baisses de dépenses en trompe-l’œil

En parallèle, le gouvernement promet 10 milliards d’euros d’économies, notamment dans les ministères et sur les effectifs de la fonction publique. Mais ces coupes budgétaires restent floues et leurs effets ne se feront sentir qu’à moyen terme, contrairement aux hausses d’impôts immédiates.

Le budget 2025 fait peser l’essentiel de l’effort sur les ménages et très peu sur l’État lui-même.

François Ecalle, président de Fipeco

De plus, certaines dépenses nouvelles ne sont pas intégrées dans les projections pluriannuelles, comme la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires ou les investissements liés aux Jeux Olympiques de Paris.

Un impact direct sur le pouvoir d’achat

Conséquence directe de ces hausses de prélèvements : le pouvoir d’achat des Français va se dégrader en 2025, malgré les promesses gouvernementales. Selon l’Institut Montaigne, la perte moyenne de niveau de vie pourrait atteindre 600 euros par ménage.

Même les plus modestes seront touchés de plein fouet, notamment par la hausse du coût du chauffage, des carburants et des mutuelles santé. De quoi relancer le mouvement des “gilets jaunes” ?

Un budget à haut risque politique

Pour faire passer la pilule, le gouvernement met en avant la nécessité de réduire rapidement les déficits, qui ont atteint des niveaux abyssaux pendant la crise sanitaire. L’objectif est de ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB d’ici 2027, conformément aux règles européennes.

Mais politiquement, ce budget à la fois injuste et récessif est un véritable pari. Sans majorité à l’Assemblée, Michel Barnier devra convaincre au moins une partie de l’opposition de voter son texte, sous peine de devoir recourir au 49-3. Les débats s’annoncent électriques.

En définitive, le budget 2025 est un tour de force fiscal qui cherche à masquer une réalité : ce sont tous les Français qui vont payer pour résorber les déficits, et non uniquement les plus riches. Une stratégie périlleuse, à 2 ans des prochaines élections présidentielle et législatives.

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