Surprise générale ce jeudi matin à Saint-Ouen. Lors des premières Assises du métro pour tous, le célèbre comédien et réalisateur Artus a pris la parole pour interpeller les autorités sur la question de l’accessibilité des transports publics aux personnes handicapées. Une intervention coup de poing saluée par les associations.
L’accessibilité, un enjeu majeur pour Artus
Malgré la maladie, Artus a tenu à venir porter un message fort lors de ces assises organisées par Île-de-France Mobilités et sa présidente Valérie Pécresse. Le réalisateur du film à succès “Un p’tit truc en plus”, qui a attiré plus de 10 millions de spectateurs, est un militant engagé pour la cause du handicap.
Les Jeux paralympiques ont déclenché quelque chose. Il ne faut pas que ce soit un coup d’épée dans l’eau. Je reviendrai dans deux ans. Je ne lâcherai pas le sujet.
Artus, comédien et réalisateur
Le projet Métro pour tous est également soutenu par le producteur Dominique Farrugia, lui-même atteint de sclérose en plaques. L’objectif est clair : faire du métro parisien un espace inclusif et accessible à tous, valides comme handicapés.
Un combat de longue haleine
Si l’intervention d’Artus a été applaudie, les associations savent que le chemin est encore long. Rendre les transports en commun accessibles nécessite d’importants investissements et des travaux de grande ampleur. Mais la dynamique est lancée et ces assises du métro pour tous se veulent le point de départ d’une nouvelle ère.
- 75 stations de métro sur 303 sont aujourd’hui accessibles à Paris
- L’objectif est d’atteindre les 100% d’ici 2030
- 1,5 million de personnes sont concernées en Île-de-France
Île-de-France Mobilités, autorité régulatrice des transports dans la région, a promis de mettre les bouchées doubles. Des budgets conséquents devraient être débloqués pour accélérer la mise en accessibilité du réseau.
Un enjeu sociétal et économique
Au-delà de l’aspect purement humaniste, rendre les transports publics accessibles est aussi un enjeu économique majeur. Permettre aux personnes en situation de handicap de se déplacer librement, c’est leur donner accès à l’emploi, aux commerces, aux loisirs. C’est favoriser leur inclusion dans la société.
Les entreprises ont également tout intérêt à soutenir cette démarche. Une accessibilité universelle leur permet de toucher une clientèle plus large et de renforcer leur responsabilité sociale. C’est un facteur de différenciation et d’image non négligeable à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus attentifs à ces questions.
La RATP promet des avancées rapides
Mise sous pression, la RATP, qui gère le métro parisien, promet d’accélérer la cadence. Des travaux de grande ampleur sont prévus dans les prochaines années pour équiper un maximum de stations en ascenseurs et en rampes d’accès.
Mais il ne suffit pas de construire des équipements, encore faut-il assurer leur maintenance et leur bon fonctionnement au quotidien. Rien de plus frustrant pour une personne à mobilité réduite que de se retrouver face à un ascenseur en panne ! La RATP assure mettre les moyens pour garantir un taux de disponibilité optimal.
Les associations veillent au grain
Du côté des associations de personnes handicapées, on reste vigilant. Si l’on salue la prise de conscience des autorités, on attend maintenant des actes concrets. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, martèlent les militants.
L’APF France handicap, association majeure du secteur, promet de suivre le dossier de très près et de ne rien lâcher. Elle peut compter sur le soutien d’Artus, qui a promis de revenir dans deux ans pour faire le point sur les avancées. Le comédien assurera un suivi régulier pour s’assurer que les engagements sont tenus.
La balle est désormais dans le camp des autorités et des opérateurs de transport. Rendez-vous est pris pour faire de l’accessibilité une réalité pour tous dans le métro parisien. Le chemin est encore long mais l’espoir est permis. Et avec des militants comme Artus, le combat est entre de bonnes mains !