La visite d’État d’Emmanuel Macron en Allemagne, qui débute ce 26 mai, suscite de nombreuses interrogations. Cette visite très symbolique, la première d’un président français en Allemagne depuis 24 ans, intervient à un moment clé, en pleine campagne des élections européennes. Mais au-delà de la volonté affichée de réaffirmer la force du couple franco-allemand, cette rencontre au sommet vise surtout à tenter de surmonter de profonds différends sur des dossiers européens majeurs.
Une Union Mise à Mal Sur Plusieurs Fronts
Les relations entre la France et l’Allemagne traversent une période difficile, marquée par des divergences sur plusieurs sujets cruciaux pour l’Europe. Le premier point de friction concerne la guerre en Ukraine. Paris et Berlin peinent à adopter une position commune face à ce conflit qui ébranle le continent. Alors que la France pousse pour une solution diplomatique, l’Allemagne semble plus encline à un soutien militaire appuyé à Kiev.
Un autre sujet de discorde porte sur la politique énergétique et les rivalités commerciales. Le bouclier tarifaire mis en place par l’Allemagne pour protéger son industrie passe mal côté français. La France y voit une distorsion de concurrence et une menace pour ses propres entreprises dans un contexte économique déjà tendu.
Berlin et l’Est, Paris et l’Ouest
Le programme de la visite d’Emmanuel Macron est aussi révélateur de la volonté de jouer sur les symboles pour retisser des liens. Le président se rendra ainsi à Berlin, mais aussi à Dresde, dans l’ex-RDA, et à Münster à l’Ouest. Il s’agit là de montrer que le partenariat entre les deux pays concerne l’Allemagne dans son ensemble, au-delà des clivages historiques.
Cette visite est une étape importante pour redonner un souffle au moteur franco-allemand et à la construction européenne dans son ensemble.
– Un diplomate français
L’Europe en Toile de Fond
Mais impossible d’ignorer le contexte politique de cette visite, qui intervient en pleine campagne des élections européennes. Emmanuel Macron, qui a fait de la refondation de l’Europe un axe majeur de son quinquennat, espère obtenir des gages de soutien de la part de l’Allemagne. Pour Berlin aussi, l’enjeu est de taille. Un affaiblissement du couple franco-allemand pourrait profiter aux populistes et aux Eurosceptiques lors du scrutin du mois prochain.
- Un test pour la solidité du “couple” Paris-Berlin
- Des conséquences possibles sur le scrutin européen
- La nécessité de trouver des compromis sur les grands dossiers
Cette visite d’État s’annonce donc comme un moment charnière pour l’avenir de l’Europe. Au-delà des images et des déclarations d’intention, Emmanuel Macron et Olaf Scholz devront démontrer leur capacité à surmonter leurs divergences et à donner un nouveau cap au projet européen. Un défi de taille en ces temps troublés.