Un nouveau séisme vient de frapper la France insoumise. Hugo Prévost, jeune député de l’Isère âgé de seulement 25 ans, a été exclu mardi du groupe parlementaire LFI pour « des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales ». Une décision lourde de conséquences qui fait suite à plusieurs mois d’enquête interne.
Un dossier accablant examiné en interne
C’est le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de La France insoumise qui a saisi le groupe parlementaire le 23 septembre dernier. Au cœur du dossier : des accusations graves de harcèlement moral et sexuel visant Hugo Prévost, pour des faits antérieurs à son élection comme député en juin 2024.
Après avoir auditionné l’élu le 2 octobre, les responsables de LFI ont estimé que « la gravité des faits reprochés et leur caractère systémique nécessitaient de saisir le groupe parlementaire afin qu’il prononce une sanction ». Une décision rarissime qui témoigne de l’ampleur du scandale.
Des témoignages glaçants
Si les détails des accusations n’ont pas été rendus publics, l’Union étudiante, organisation cofondée par Hugo Prévost, a de son côté recueilli de nombreux témoignages sordides. Ceux-ci font état de « faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel » de la part du jeune député, et ce depuis 2020.
La majorité des faits étaient connus de certains depuis plusieurs mois voire plusieurs années.
Union étudiante
L’organisation dénonce « une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes » et exhorte Hugo Prévost à démissionner de son mandat de député. Selon elle, ces agissements auraient perduré même après le départ du politique de l’équipe nationale en mars dernier.
La France insoumise face à ses démons
Pour LFI, c’est un nouveau coup dur après l’affaire Adrien Quatennens fin 2022. Le député du Nord avait été condamné pour violences conjugales avant de réintégrer l’Assemblée un mois plus tard, provoquant l’ire des militantes féministes.
Dans son communiqué, le groupe parlementaire « réitère son engagement sans faille dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ». Mais cette nouvelle affaire risque de laisser des traces profondes et de ternir durablement l’image du mouvement.
Une tolérance zéro affichée
Pour l’heure, Hugo Prévost reste présumé innocent. Son exclusion du groupe n’est pas une condamnation judiciaire. LFI précise d’ailleurs que sa décision « ne pourra jamais se substituer » à celle de la justice.
Néanmoins, dans le climat actuel post-#MeToo, le parti de Jean-Luc Mélenchon se devait de réagir fermement pour ne pas voir sa crédibilité sur les questions féministes remise en cause. En appliquant une politique de tolérance zéro, LFI espère limiter les dégâts et montrer l’exemple. Reste à savoir si cela suffira à apaiser la colère des militants et de l’opinion.
Une chose est sûre : avec cette nouvelle affaire de harcèlement sexuel touchant un jeune élu, c’est toute la classe politique qui se retrouve une nouvelle fois éclaboussée. Jusqu’où ces révélations sordides nous mèneront-elles ? L’avenir nous le dira, mais le mal est d’ores et déjà fait.