ActualitésSociété

Fêtes estivales sous tension : le casse-tête des ferias dans le Sud-Ouest

Ferias du Sud-Ouest : entre colère des forains et enjeux sécuritaires, les municipalités de Bayonne et Mont-de-Marsan tentent de déminer une situation explosive. Décryptage d'un bras de fer inédit qui secoue l'été festif...

Alors que l’été festif bat son plein dans le Sud-Ouest, un vent de fronde souffle sur les ferias. En cause : la décision du maire de Bayonne de programmer les festivités locales du 16 au 20 juillet 2025, en concurrence directe avec celles de Mont-de-Marsan. Un choix qui suscite l’ire des forains et ravive les tensions autour de la sécurité de ces événements populaires.

Forains en colère : « Une catastrophe économique »

Pour les professionnels de la fête, c’est la douche froide. Mardi, une quarantaine de camions de forains ont manifesté bruyamment dans les rues de Bayonne, dénonçant un « passage en force » de la mairie. Banderoles provocatrices, concert de klaxons : le ton est donné.

Quand je viens un mois et demi dans le Sud-Ouest en été, c’est 50 % de mon chiffre annuel. Là, vous enlevez une des trois grosses dates que sont Bayonne, Dax et Mont-de-Marsan.

– Nicolas Bruch, président de la Fédération des forains de France

Pour la profession, c’est une « catastrophe économique ». Les forains dénoncent une décision unilatérale, sans concertation préalable avec les acteurs concernés. Et promettent de nouvelles actions chocs, notamment lors du prochain match de rugby de l’Aviron Bayonnais.

Bayonne persiste et signe

Face à la bronca, le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, campe sur ses positions. Objectif affiché : « réduire la fréquentation et garantir une sécurité optimale », alors que les dernières éditions ont été endeuillées par des drames.

L’édile bayonnais souhaite ainsi revenir à une jauge « satisfaisante » d’environ 1 million de festivaliers, contre 1,3 million en 2023. Et n’hésite pas à pointer du doigt l’intransigeance des forains, évoquant un « chantage » face à sa main tendue.

Mont-de-Marsan dénonce un « cavalier seul »

Du côté de Mont-de-Marsan, c’est l’incompréhension qui prime. Le maire Charles Dayot déplore l’absence de concertation de son homologue basque et vante la « nature apaisée et conviviale » des fêtes de la Madeleine.

Si les fêtes de Bayonne sont victimes de leur surmédiatisation et de l’affluence qu’elles génèrent, nous sommes très fiers de nos fêtes.

– Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan

Malgré les tentatives d’apaisement, le torchon brûle entre les deux municipalités. Et la situation promet de rester tendue jusqu’à l’été prochain.

Des enjeux sécuritaires prégnants

Au cœur de ce bras de fer, la question de la sécurité des ferias est plus que jamais d’actualité. Après une série noire ces dernières années, les municipalités sont sous pression pour assurer le bon déroulement des festivités.

À Bayonne, les mesures prises en 2023, avec un décalage des dates en raison des JO, semblent avoir porté leurs fruits. La fréquentation a baissé de près de 20%, permettant un certain apaisement. Mais à quel prix pour l’économie locale et les forains ?

Un avenir incertain pour les ferias

Tensions avec les forains, concurrence entre villes, enjeux sécuritaires : les ferias du Sud-Ouest se retrouvent face à des défis inédits. À l’heure où ces événements fédérateurs sont plus que jamais nécessaires, leur avenir semble incertain.

Entre traditions enracinées et impératifs contemporains, les élus locaux vont devoir faire preuve d’inventivité et de dialogue pour préserver l’esprit festif. Un défi de taille, alors que les regards sont déjà tournés vers l’été 2025 et ses promesses de festivités sous haute tension.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.