Un guet-apens d’une sauvagerie inouïe. Voilà ce qu’a vécu Marylou, une jeune femme de Milhaud dans le Gard, le 30 septembre dernier. Battue sans merci pendant de longues minutes, en partie tondue puis abandonnée entièrement nue dans la garrigue. Un déchaînement de violence orchestré par une rivale, Dolorès, 20 ans, et l’ex-compagnon de la victime, Aimad, 23 ans, sur fond de jalousie amoureuse.
Une expédition punitive d’une rare cruauté
Ce soir-là, Marylou se rend à un rendez-vous, sans se douter un instant du piège cruel qui l’attend. Dolorès, appartenant à la communauté des gens du voyage, ne supporte pas que son ex-compagnon Aimad puisse s’intéresser à la jeune femme. Aveuglée par la jalousie, elle décide de lui donner une « leçon » avec la complicité d’Aimad.
Sur place, les choses dégénèrent rapidement. Dolorès s’en prend violemment à Marylou, la rouant de coups durant un 1/4 d’heure. « Elle me parlait mal, j’ai vu rouge », avoue-t-elle plus tard devant le tribunal de Nîmes. Aimad assiste à la scène sans réagir, incapable, selon lui, de stopper la fureur des deux femmes « comme attachées ».
Tondue et abandonnée nue dans la nature
Non contente de l’avoir frappée, Dolorès s’empare d’une tondeuse et rase en partie les cheveux de Marylou. L’ultime humiliation intervient quand ils contraignent leur victime à se dévêtir entièrement avant de l’abandonner seule dans la garrigue en pleine nuit. C’est un riverain qui découvrira la jeune femme traumatisée plusieurs heures plus tard.
Si aucune agression sexuelle n’a eu lieu, les séquelles psychologiques sont immenses pour Marylou. Son calvaire rappelle les tontes punitives infligées aux femmes accusées de « collaboration horizontale » à la Libération. Une tradition d’un autre âge remise au goût du jour dans le Gard en 2024, pour le procureur de la République, qui fait part de sa « honte » devant de tels agissements.
Un an de prison ferme pour les agresseurs
Jugés en comparution immédiate, Dolorès et Aimad ont été reconnus coupables de violences aggravées pour l’une et de complicité pour l’autre. Le tribunal de Nîmes les a condamnés chacun à 2 ans de prison dont 1 an avec sursis probatoire. Ils ont été placés sous mandat de dépôt à l’issue de l’audience.
Une peine jugée clémente par certains au vu du déferlement de violences subies par la victime. Mais la justice a tranché, laissant une Marylou brisée tenter de se reconstruire. Car au-delà des blessures physiques, ce sont les stigmates psychologiques qu’il faudra du temps pour effacer. Victime d’une vengeance cruelle sur fond de rivalité amoureuse, la jeune femme de Milhaud mettra longtemps à se remettre de cette nuit d’horreur.
Un drame sordide qui met en lumière la persistance des violences faites aux femmes dans notre société. Des violences qui prennent parfois un tour particulièrement cruel, nourries par la jalousie et la volonté d’humilier l’autre. Le combat pour le respect et la dignité de chacune reste plus que jamais d’actualité en 2024.