En ce mardi 8 octobre 2024, les universités françaises se sont réveillées avec une surprise de taille. Des drapeaux palestiniens ont été déployés sur les façades de deux établissements renommés : Sciences-Po Menton et l’Université de Strasbourg. Un geste fort, qui suscite des réactions mitigées au sein de la communauté éducative et au-delà.
Une action coup de poing
C’est au petit matin que les étudiants et le personnel de Sciences-Po Menton ont découvert l’immense drapeau palestinien déroulé sur la façade de leur campus. Une phrase en anglais, “Un an de résistance, un an de génocide”, a également été taguée sur les murs de cet établissement réputé pour son expertise sur les enjeux liés à la Méditerranée et au Moyen-Orient.
La veille, l’Université de Strasbourg avait été la cible d’une action similaire, menée par des militants du comité Palestine Unistras. Un bâtiment en travaux s’était vu paré des couleurs palestiniennes. Si les deux établissements ont rapidement retiré les drapeaux et porté plainte pour les dégradations, le message, lui, a retenti comme un coup de tonnerre.
Une date symbolique
Le timing de ces actions n’est pas anodin. Elles interviennent au lendemain des commémorations du 7 octobre, date à laquelle le Hamas a mené en 2023 une attaque meurtrière contre Israël. Le bilan fut lourd : 1 206 morts et 251 personnes capturées côté israélien, dont 97 sont toujours détenues à ce jour.
“Nous voulons montrer notre soutien au peuple palestinien”, assure une étudiante de Sciences-Po Menton
France Bleu Azur
En réponse, l’État hébreu avait promis d’“exterminer le Hamas”, tuant au moins 41 965 Palestiniens selon le décompte de l’ONU, en majorité des civils. Un an après, les plaies sont loin d’être refermées, et de nombreux étudiants ressentent le besoin d’afficher leur solidarité avec les Palestiniens.
L’appel de Jean-Luc Mélenchon
Certains y voient également un écho à l’appel lancé vendredi dernier par Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France Insoumise avait en effet encouragé à “mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible” à compter du 8 octobre. Une consigne visiblement entendue sur les campus, même si les étudiants mobilisés se défendent d’un quelconque suivisme.
Les universités, de leur côté, se retrouvent dans une position délicate. Tout en condamnant fermement ces intrusions et dégradations, elles se doivent de préserver la liberté d’expression de leurs étudiants. Sciences-Po comme l’Université de Strasbourg ont promis d’ouvrir le dialogue, espérant désamorcer les tensions et éviter de nouveaux débordements.
Mais au-delà des murs des facultés, c’est tout le débat sur le conflit israélo-palestinien qui se trouve ravivé par ces actions spectaculaires. Un an après la guerre meurtrière de 2023, la situation semble plus enlisée que jamais. Et la jeunesse, en France comme ailleurs, entend bien faire entendre sa voix pour réclamer la paix et la justice. Reste à savoir si ses appels seront entendus par les dirigeants des deux camps.