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Budget de la Sécu 2025 : Les Français devront se serrer la ceinture

Le gouvernement s'attaque au budget de la Sécurité sociale pour 2025. Au menu : gel des retraites, déremboursements, baisse des prestations... Les Français devront se serrer la ceinture. Voici les pistes sur la table pour réduire le déficit.

Mauvaise nouvelle pour le portefeuille des Français. Le gouvernement s’apprête à annoncer jeudi, lors de la présentation de son projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, une cure d’austérité sans précédent. L’objectif : réduire de 15 milliards d’euros les dépenses de protection sociale, qui représentent plus de la moitié du budget du pays. Santé, retraites, prestations familiales… Tous les postes seront touchés. Tour d’horizon des mesures envisagées qui risquent de faire grincer des dents.

Coup de rabot sur les pensions de retraite

Premier poste ciblé par le gouvernement : les retraites. Exit la revalorisation des pensions prévue au 1er janvier. Elle serait repoussée au 1er juillet et alignée sur une inflation estimée à 1,8% à l’été, contre 2,1% attendus début 2025. Résultat, un manque à gagner pour les retraités, doublé d’un retard d’indexation de 6 mois. Cette mesure permettrait d’économiser 4 milliards d’euros.

Report de l’âge légal à 65 ans ?

Mais le gouvernement pourrait aller plus loin en remettant sur la table le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, contre 62 aujourd’hui. Un sujet explosif sur lequel l’exécutif avait dû reculer l’an dernier face à la fronde sociale. Cette réforme permettrait de dégager jusqu’à 12 milliards d’euros d’économies par an, mais au prix d’une forte impopularité.

Déremboursements et déserts médicaux

Autre variable d’ajustement : les dépenses d’assurance maladie. Le gouvernement envisage des mesures de déremboursement de médicaments et actes jugés peu efficaces, pour une économie de 1 à 2 milliards d’euros. La création d’un 4ème ticket modérateur de 5 euros sur les consultations est aussi évoquée. De quoi faire bondir les associations de patients.

On ne peut pas réduire les dépenses de santé sans dégrader l’accès aux soins, déjà mis à mal par les déserts médicaux

alerte France Assos Santé

L’enveloppe pour les hôpitaux serait aussi réduite, avec des fermetures de lits et suppressions de postes à la clé. Le gouvernement mise sur le virage ambulatoire et le développement de la télémédecine pour compenser, mais les économies sont loin d’être garanties.

Familles et chômeurs dans le viseur

Les branches famille et chômage devraient aussi être mises à contribution. Sont évoqués un gel des prestations familiales, qui rapporterait 800 millions, ainsi qu’un durcissement des conditions d’indemnisation du chômage. Les allocations pourraient baisser plus rapidement en cas de refus d’offres d’emploi.

Enfin, pour boucler son budget, le gouvernement n’exclut pas de relever certains taux de cotisation, comme celle au titre des accidents du travail. Les entreprises, elles, ne devraient pas voir leurs prélèvements augmenter, l’exécutif craignant de fragiliser la reprise économique.

Des économies controversées

Au total, ce vaste plan d’économies est loin de faire l’unanimité. Syndicats et oppositions dénoncent un “budget de rigueur” qui va pénaliser les plus vulnérables et creuser les inégalités, sans s’attaquer aux vrais problèmes comme l’évasion fiscale ou le coût du capital. Certains économistes jugent aussi le timing mal choisi, craignant qu’une purge budgétaire ne casse la fragile reprise post-Covid.

Mais le gouvernement assure ne pas avoir le choix face à l’explosion de la dette sociale, qui devrait atteindre 60 milliards fin 2024. “Nous devons absolument rééquilibrer nos comptes pour préserver notre modèle social sur le long terme”, martèle le ministre des Comptes publics. Réponse des Français dans la rue ?

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