Dans un communiqué sans équivoque, le gouvernement britannique a annoncé de lourdes sanctions à l’encontre de l’armée russe et de deux instituts de recherche pour ce qu’il qualifie de “déploiement barbare d’armes chimiques sur le sol ukrainien”. Londres pointe du doigt le “mépris flagrant” de la Russie envers la Convention sur les armes chimiques et dénonce l’utilisation répétée de substances interdites depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
L’armée russe et son chef accusés d’avoir utilisé des armes chimiques en Ukraine
Selon le Foreign Office, les forces russes ont “ouvertement admis avoir utilisé des armes chimiques dangereuses sur le champ de bataille”, notamment la chloropicrine, un “agent toxique suffocant employé pour la première fois lors de la Première Guerre mondiale”. Plus précisément, les sanctions visent directement le général Igor Kirillov, chef de la force de Défense radionucléaire, biologique et chimique de l’armée russe, accusé d’être responsable du déploiement de ces armes prohibées.
“Le Royaume-Uni ne restera pas les bras croisés pendant que Poutine et son État mafieux bafouent le droit international”
David Lammy, chef de la diplomatie britannique
Deux instituts de recherche de l’armée russe également visés
Au-delà de l’armée et de son commandement, Londres a décidé de frapper au portefeuille deux instituts de recherche militaires russes, les accusant d’avoir participé au développement et à la mise en œuvre de ces armes chimiques en Ukraine. Une sanction forte pour tenter de juguler les efforts russes dans ce domaine.
Un rappel des attaques chimiques orchestrées par Moscou
Le ministère britannique a également tenu à rappeler que des “membres de l’État mafieux de Poutine” avaient déjà eu recours à des agents chimiques par le passé, citant notamment :
- L’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille à Salisbury en 2018 avec l’agent neurotoxique Novitchok
- La tentative d’assassinat du chef de l’opposition russe Alexeï Navalny en 2020, également avec du Novitchok
Autant de “tactiques cruelles et inhumaines” que Londres entend bien combattre par tous les moyens, comme l’a martelé le chef de la diplomatie David Lammy.
Quelles conséquences pour la Russie ?
Si ces sanctions ne sont pas une surprise au vu de la fermeté affichée par le Royaume-Uni depuis le début de la guerre en Ukraine, elles constituent tout de même un nouveau coup dur pour le régime de Vladimir Poutine. En plus de l’isoler encore davantage sur la scène internationale, elles privent la Russie de précieux soutiens financiers et logistiques pour son effort de guerre.
Reste à voir si d’autres pays occidentaux emboîteront le pas au gouvernement de Rishi Sunak et adopteront à leur tour des mesures punitives. Seule une pression internationale coordonnée et soutenue semble en mesure de faire plier Moscou et de mettre enfin un terme à cette guerre dévastatrice.