Paris a été le théâtre d’une violente agression au couteau dans un parking public souterrain du XXe arrondissement. Nathan, un gardien âgé de 32 ans, a été poignardé à sept reprises par un jeune homme de 21 ans qu’il venait de chasser des lieux avec sa bande. Grièvement blessé mais hors de danger, le gardien témoigne de la sauvagerie gratuite de cette attaque.
Une intervention qui tourne au drame
Ce 24 septembre, alerté par des nuisances sonores, Nathan découvre un groupe de deux garçons et une jeune femme squattant le parking dont il a la charge rue du Clos. L’un d’eux est même assis sur le capot d’une voiture. Le gardien leur demande de quitter les lieux, ce qu’ils font avant de revenir quelques minutes plus tard pour s’en prendre à lui.
S’ensuit une violente bagarre au cours de laquelle l’un des jeunes sort un couteau et porte sept coups de lame à Nathan, le touchant aux bras, aux jambes, à une omoplate et au bas du dos. La bande prend la fuite tandis que des témoins alertent les secours. Conduit à l’hôpital, le trentenaire reçoit dix jours d’incapacité totale de travail.
Un récidiviste interpellé et incarcéré
Grâce aux images de vidéosurveillance, aux relevés téléphoniques et à plusieurs témoignages, les enquêteurs de la police judiciaire identifient rapidement le suspect. Ce dernier, âgé de 21 ans, est interpellé le 2 octobre au domicile de sa grand-mère où il réside depuis sa récente sortie de prison. Sa petite amie est également arrêtée.
Lors de sa garde à vue, le jeune homme reconnaît les faits mais nie toute intention homicide, affirmant avoir seulement voulu faire peur au vigile. Déjà connu des services de police, il est mis en examen pour tentative de meurtre et placé en détention provisoire à la prison de la Santé. Son procès est prévu en novembre.
Des séquelles physiques et psychologiques pour la victime
Si les jours de Nathan ne sont plus en danger, cette agression gratuite et d’une rare violence laissera des traces indélébiles. Atteint de multiples plaies et hématomes sur tout le corps, le gardien devra suivre une longue rééducation. Mais ce sont surtout les répercussions psychologiques qui s’annoncent les plus lourdes.
Je faisais juste mon travail. Je leur ai demandé gentiment de partir et voilà comment ils m’ont remercié. Je ne comprends pas une telle haine. J’ai vraiment cru que j’allais y rester.
– Nathan, gardien de parking agressé
Sous le choc, Nathan confie sa peur de reprendre son poste et envisage une reconversion professionnelle. Soutenu par ses proches et une association d’aide aux victimes, il devra aussi surmonter un probable syndrome de stress post-traumatique.
Un fait divers symptomatique de l’insécurité croissante ?
Cette agression ultra-violente pour un motif des plus futiles suscite l’indignation et relance le débat sur la montée des incivilités et des agressions gratuites. De plus en plus de professionnels en contact avec le public (vigiles, contrôleurs, chauffeurs de bus…) témoignent d’une agressivité quotidienne exacerbée et d’un manque de respect de leur autorité.
Ce genre de fait divers horrifie mais ne surprend plus. On assiste à une banalisation de la violence, avec des agresseurs de plus en plus jeunes, pour qui la vie des autres ne compte pas. Il faut des sanctions dissuasives !
– Un représentant syndical des agents de sécurité
Cet énième épisode sanglant illustre le climat d’insécurité dénoncé par une partie de la population et des élus. Au-delà du drame humain, il pose la question de la réponse pénale face à ces profils de plus en plus désocialisés et potentiellement dangereux. Un sujet qui s’invitera sans doute dans le débat des prochaines élections municipales à Paris.