365 jours. C’est le temps qui s’est écoulé depuis ce funeste 7 octobre, journée d’horreur gravée au fer rouge dans la mémoire collective israélienne. En ce jour anniversaire, l’émotion est à son comble dans tout le pays. Entre recueillement et colère, Israël oscille entre le souvenir des vies fauchées et une soif de justice qui ne s’éteindra pas tant que tous les responsables n’auront pas été punis. Un an de deuil, de combat acharné et de vies suspendues au fil ténu de l’espoir pour les proches des otages toujours aux mains du Hamas.
Le 7 Octobre, une plaie à vif
En ce jour de commémoration, les cœurs sont lourds en Israël et partout dans le monde. De Paris à New York, des milliers de personnes se sont rassemblées à la mémoire des 1206 victimes, en majorité des civils, tombées sous les coups du Hamas lors de cette journée cauchemardesque. Les dirigeants rivalisent de déclarations solennelles, jurant que jamais ces vies innocentes ne seront oubliées. Mais pour les familles endeuillées, les mots sonnent creux face à l’absence.
Pour Nissim Louk, qui a perdu sa fille Shani dans l’attaque, le manque est une compagne quotidienne : « Chaque jour est une épreuve. On essaie d’avancer, pour elle, mais c’est si dur… ». À Jérusalem, les équipes de l’hôpital Hadassah, qui ont accueilli le flot ininterrompu des blessés ce jour-là, témoignent elles aussi de blessures qui peinent à cicatriser. « Nous sommes habitués aux situations de crise, mais là, c’était une autre dimension », confie Itzhak Levine, urgentiste.
La détermination d’Israël intacte
Face à l’ampleur de la tragédie, Israël n’a pas tremblé mais s’est immédiatement mis en ordre de marche. Et un an après, malgré le poids du deuil, sa résolution demeure intacte. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou l’a martelé : « Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas accompli notre mission sacrée ». À savoir, l’anéantissement du Hamas à Gaza et le retour des otages, «coûte que coûte».
Concrètement, cela se traduit par une pression militaire ininterrompue sur l’enclave palestinienne, dont plusieurs quartiers ont été dévastés par les bombardements. Les opérations terrestres se poursuivent également au Sud-Liban, avec l’instauration de nouvelles « zones militaires fermées » visant à couper les voies de ravitaillement du Hezbollah. Celui-ci réplique régulièrement par des tirs de roquettes, déclenchant des ripostes ciblées de Tsahal.
Une guerre d’usure sans fin ?
Un an après le déclenchement des hostilités, impossible d’entrevoir une issue à court terme. Même si l’intensité des affrontements a diminué par rapport aux premières semaines, les deux camps semblent engagés dans une guerre d’usure qui hypothèque durablement les perspectives de paix. Washington, qui appelait initialement à une « retenue », semble avoir revu ses ambitions à la baisse et se contente désormais d’appeler Israël à épargner les infrastructures vitales libanaises.
Pendant ce temps, la vie des civils des deux côtés de la frontière demeure suspendue aux aléas d’un conflit qui les dépasse. « C’est un malheur constant, du réveil jusqu’au coucher », résume Marwan, habitant de Gaza. En Israël aussi, chacun a appris à « vivre avec », tant bien que mal. Et à chérir chaque instant de normalité volé entre deux alertes. Car tous le savent : tant que le dernier des leurs n’aura pas retrouvé les siens, il n’y aura pas de répit.
Nous n’oublierons pas, nous ne pardonnerons pas. Nous continuerons à combattre l’antisémitisme par tous les moyens.
– Michel Barnier, Premier ministre français