Un an après les attaques dévastatrices du 7 octobre 2023 en Israël, les stigmates demeurent vivaces à l’hôpital Hadassah de Jérusalem. Dans les couloirs de ce complexe médical emblématique, les corps meurtris côtoient les esprits brisés. Patients et soignants, unis dans la douleur, tentent de se reconstruire pas à pas. Mais le chemin est long et sinueux. En ce lundi 7 octobre 2024, Israël tout entier s’est figé pour commémorer ce samedi noir où le Hamas a répandu la terreur et le sang.
Menahem, 23 ans, un traumatisme indicible
Au cœur de l’hôpital Hadassah, une chambre blanche baigne dans le silence. Menahem, 23 ans, s’y trouve, le corps crispé et la main serrant convulsivement un gobelet en plastique. Un an après le drame, les mots refusent toujours de franchir ses lèvres. Seuls des râles s’échappent de sa gorge nouée. Il parvient à boire une gorgée d’eau avant de pousser un long soupir. Dans le couloir, un homme en fauteuil roulant passe, fantôme parmi les vivants.
Des thérapies de groupe pour panser les plaies
Face à l’ampleur du traumatisme, l’hôpital Hadassah a mis en place des thérapies de groupe ces dernières semaines. L’objectif : préparer les esprits à affronter cette douloureuse commémoration. Dans la cour de l’établissement, des blouses vertes, les bras croisés, communient en silence. Ici, la souffrance se lit à même la chair.
Nous essayons de les aider à mettre des mots sur l’indicible, à extérioriser leur douleur. Mais c’est un processus de longue haleine. Certains n’y parviendront peut-être jamais.
– Yaël, psychologue à l’hôpital Hadassah
Le Sud d’Israël, épicentre de l’horreur
Dès 6 heures du matin, les premières commémorations ont débuté dans le Sud du pays, là où le Hamas a frappé avec une violence inouïe il y a un an jour pour jour. Des rassemblements solennels pour ne pas oublier, pour conjurer le retour de l’innommable.
À l’hôpital Hadassah comme partout ailleurs en Israël, le 7 octobre restera à jamais gravé comme un jour de deuil national. Les attaques meurtrières orchestrées par le Hamas ont brisé des vies par dizaines et creusé des plaies béantes dans la société israélienne. Des blessures qui peinent à cicatriser.
Le fardeau des soignants
Pour le personnel soignant de l’hôpital Hadassah, cette date anniversaire ravive le souvenir douloureux des heures sombres passées au chevet des victimes. Des images qui hantent les mémoires, des cris qui résonnent encore dans les couloirs.
Ce jour-là, nous avons été confrontés à des blessures d’une violence inouïe. Des corps déchiquetés, des visages dévastés. Comment oublier une telle horreur ?
– Dr Yossi, urgentiste le 7 octobre 2023
Mais au-delà du choc initial, les soignants doivent également composer avec le traumatisme au long cours de leurs patients. Un fardeau émotionnel qu’ils portent au quotidien, conscients que le chemin de la guérison sera long et chaotique.
Une nation unie dans le souvenir
En cette journée de commémoration, Israël se rassemble pour honorer la mémoire des victimes du 7 octobre. Des cérémonies poignantes où se mêlent larmes et résilience, colère et espoir. Car au-delà du traumatisme, cette tragédie a aussi révélé la force d’une nation capable de faire front dans l’adversité.
Nous sommes un peuple uni dans la douleur, mais aussi dans la détermination à aller de l’avant. Nous continuerons à nous battre pour la paix et la sécurité de tous les Israéliens.
– Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien
À l’hôpital Hadassah, comme partout ailleurs en Israël, on s’efforce de transformer la souffrance en force. Un combat de chaque instant pour redonner un sens à la vie, pour transcender le traumatisme. Car dans ce lieu où se côtoient la mort et l’espoir, chaque petit progrès est une victoire sur l’horreur du 7 octobre.
Des lendemains incertains
Mais si la résilience est au rendez-vous, les lendemains restent incertains pour de nombreux rescapés. Blessures physiques, traumatismes psychologiques, vies brisées… Le chemin de la reconstruction s’annonce long et sinueux.
Je ne sais pas de quoi demain sera fait. J’essaie de me concentrer sur le présent, sur mes progrès quotidiens. Mais la peur est toujours là, tapie dans l’ombre.
– Myriam, blessée le 7 octobre
Un an après le drame, l’hôpital Hadassah continue d’accueillir et de soigner ceux que le Hamas a tenté de détruire. Un sanctuaire où l’on panse les plaies du corps et de l’âme, où l’on s’efforce de maintenir vivace la flamme de l’espoir. Car face à la barbarie, la vie doit continuer. Coûte que coûte.