L’ancien président François Hollande a jeté un pavé dans la mare en appelant lundi soir à un changement de leadership au sein du Parti Socialiste. Lors d’une intervention sur LCP, l’ex-chef de l’État a plaidé pour l’organisation d’un nouveau congrès du PS début 2025, avec l’espoir non dissimulé de voir l’actuel premier secrétaire Olivier Faure remplacé.
Un congrès pour rassembler la gauche non-LFI
Pour François Hollande, ce congrès devra être l’occasion « d’ouvrir la voie à un rassemblement plus large » de la gauche, en particulier avec le mouvement Place publique de l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. Une manière de tourner la page de l’alliance controversée nouée par Olivier Faure avec La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon lors des dernières élections législatives.
Il faut une nouvelle figure pour diriger le Parti socialiste pour permettre ce rassemblement et cette ouverture.
– François Hollande, sur LCP
En appelant de ses vœux l’arrivée d’« une nouvelle figure » à la tête du PS, capable de « rassembler à l’intérieur » et d’« ouvrir à l’extérieur », François Hollande acte publiquement sa rupture avec Olivier Faure. Les deux hommes entretiennent des relations exécrables depuis que le second a initié un « inventaire » critique du quinquennat du premier.
L’aile droite du PS met la pression
Cette sortie de François Hollande intervient alors que l’aile droite du Parti socialiste, fermement opposée à La France Insoumise, intensifie la pression sur Olivier Faure pour rompre l’alliance avec les Insoumis. Le récent rapprochement entre le premier secrétaire et Jean-Luc Mélenchon déplaît fortement à une partie des élus et militants socialistes.
Qui pour succéder à Olivier Faure ?
Si un congrès devait effectivement se tenir début 2025, la question de la succession d’Olivier Faure se posera immanquablement. Plusieurs figures de l’aile droite et du centre du PS pourraient être tentées de se lancer dans la course :
- Carole Delga, présidente de la région Occitanie et farouche opposante à l’alliance avec LFI
- Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture et proche de François Hollande
- Anne Hidalgo, maire de Paris, candidate malheureuse à la présidentielle 2022
D’autres outsiders pourraient également émerger dans les prochains mois. Une chose est sûre : la bataille pour prendre le contrôle de ce qui reste du Parti socialiste s’annonce acharnée. L’enjeu : imposer une ligne claire en vue de la présidentielle de 2027 et tenter de redresser un parti en perdition depuis sa déroute de 2017.
Une déclaration de guerre à Olivier Faure
En appelant sans détour au départ d’Olivier Faure, François Hollande lui déclare ouvertement la guerre. Si la sortie de l’ancien président n’est guère surprenante au vu de l’état de leurs relations, elle n’en reste pas moins lourde de sens. Elle confirme que l’ex-chef de l’État, en retrait de la vie politique depuis 2017, n’a pas renoncé à peser sur l’avenir de son camp.
Pour Olivier Faure, déjà fragilisé par des résultats électoraux décevants et contesté en interne, ce coup de pression de François Hollande tombe au plus mal. Il risque d’intensifier les manœuvres et rivalités au sein d’un PS déboussolé, en quête d’un nouveau souffle après une décennie de déroute. La menace d’une implosion n’a jamais été aussi forte.
