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Le Choc Marseille : Tueur à Gages de 14 Ans, Sauvagerie Inédite

Marseille sous le choc après l'arrestation d'un tueur à gages de seulement 14 ans, impliqué dans un règlement de comptes sanglant entre trafiquants de drogue. Un drame qui met en lumière l'insécurité grandissante dans la cité phocéenne et l'utilisation de mineurs pour commettre l'irréparable. Le procureur déplore une "sauvagerie inédite"...

C’est un fait divers d’une rare violence qui secoue Marseille depuis vendredi. Un adolescent de seulement 14 ans, présumé tueur à gages, a été interpellé et écroué pour le meurtre d’un père de famille, victime collatérale d’un règlement de comptes entre trafiquants de drogue. Un drame qui illustre de manière crue la montée de l’insécurité et de la criminalité juvénile dans la cité phocéenne.

Une affaire hors norme qui ébranle Marseille

Vendredi soir, un chauffeur VTC de 36 ans, Nessim, a été froidement abattu d’une balle dans la tête alors qu’il conduisait son véhicule dans les rues de Marseille. Au volant se trouvait son assassin présumé, un adolescent de 14 ans engagé comme tueur à gages par un réseau de trafiquants de drogue. La victime n’avait aucun lien avec les milieux criminels. Elle se trouvait simplement au mauvais endroit, au mauvais moment.

Selon les premiers éléments de l’enquête, ce narchomicide (meurtre lié au trafic de stupéfiants) était un acte de représailles suite à l’assassinat particulièrement brutal, deux jours plus tôt, d’un autre mineur de 15 ans, recruté lui aussi par un gang pour intimider un clan rival. Le jeune homme avait été poignardé d’une cinquantaine de coups de couteau puis brûlé vif.

Le tueur de 14 ans et le commanditaire “mégalomane” écroués

Face à cette flambée de violence impliquant des mineurs, la justice a réagi rapidement. Le tueur présumé de 14 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire dans le quartier pour mineurs d’une prison de la région. Il a reconnu les faits lors de sa garde à vue, évoquant cependant un “tir accidentel”.

Quant au commanditaire du meurtre, un détenu de 23 ans décrit comme “mégalomane” par le procureur, il a également été écroué et a réintégré sa cellule à la prison de Luynes, près d’Aix-en-Provence. Il est soupçonné d’avoir recruté et manipulé le jeune tueur ainsi que les deux autres adolescents de 15 ans pour assouvir une vengeance meurtrière dans le cadre d’une guerre de territoires entre trafiquants de stupéfiants.

Cette affaire met en lumière la “sauvagerie inédite” qui gangrène Marseille, selon les mots du procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, lors d’une conférence de presse dimanche matin. Une criminalité extrême qui n’hésite plus à utiliser des enfants pour faire régner la terreur.

– Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille

Un drame qui illustre l’escalade de la violence à Marseille

Ce fait divers tragique est symptomatique d’une insécurité grandissante à Marseille, gangrenée par les trafics de drogue et les règlements de comptes entre gangs rivaux. Depuis le début de l’année, la ville a connu une quinzaine d’homicides liés au narcobanditisme, soit plus d’un par semaine en moyenne.

L’utilisation de mineurs, parfois très jeunes, par les réseaux criminels est particulièrement préoccupante. Attirés par l’appât du gain facile et une pseudo “protection” des aînés, ils constituent une main d’œuvre corvéable et jetable pour les trafiquants, qui profitent des failles du système judiciaire pour les mineurs.

Le meurtre de Nessim, un homme décrit comme “fabuleux” et “bosseur” par ses proches, illustre cruellement cette dérive. Un père de famille innocent, fauché en pleine rue par les balles perdues d’une guerre qui le dépassait.

C’était quelqu’un de bien, qui travaillait dur pour subvenir aux besoins de sa famille. Il était toujours souriant, toujours prêt à rendre service. On est sous le choc, on n’arrive pas à y croire…

– Un proche de Nessim, la victime

Un électrochoc nécessaire face à un fléau qui gangrène Marseille

Au-delà de l’émotion et de l’indignation, ce drame doit servir d’électrochoc pour une ville gangrénée par une criminalité galopante. Les autorités, conscientes du problème, peinent cependant à endiguer ce fléau malgré les renforts policiers et les coups de filet à répétition dans les quartiers sensibles.

Il est urgent d’agir à la racine du mal, en s’attaquant aux causes profondes qui poussent ces jeunes dans les bras des réseaux mafieux : échec scolaire, manque de perspectives d’avenir, absence de cadre familial, fascination pour l’argent facile… Cela passe par un travail de fond sur l’éducation, la prévention, l’insertion professionnelle, qui dépasse largement le seul cadre sécuritaire.

Marseille ne pourra retrouver sa sérénité qu’en réussissant le pari d’offrir un avenir à sa jeunesse en perdition. Sans quoi, les drames comme celui de vendredi risquent de se reproduire, encore et encore. Et la mort absurde de Nessim, victime innocente d’une guerre qui n’était pas la sienne, n’aura été qu’un tragique fait divers de plus dans une ville à la dérive.

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