Les relations entre la France et Israël traversent une période délicate. Alors que les tensions s’accumulent sur fond de guerre à Gaza, les dirigeants des deux pays tentent de renouer le dialogue. Lors d’un entretien téléphonique ce dimanche, le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Benyamin Netanyahou ont eu un échange empreint de franchise, assumant leurs différends tout en réaffirmant leur volonté d’être « chacun bien compris de l’autre », selon un communiqué de l’Élysée.
Macron exprime sa « solidarité » mais appelle au « cessez-le-feu »
À la veille du premier anniversaire de l’offensive du Hamas contre Israël, le président français a tenu à exprimer « la solidarité du peuple français avec le peuple israélien ». Il a également réaffirmé « l’engagement indéfectible » de la France pour la sécurité de l’État hébreu. Mais Emmanuel Macron a aussi fait part de « sa conviction que le temps du cessez-le-feu est désormais venu », insistant sur l’urgence d’un arrêt des combats à Gaza et au Liban.
Des « différences de vues » assumées
Cet appel intervient au lendemain d’un vif échange entre les deux dirigeants, après qu’Emmanuel Macron s’est prononcé pour l’arrêt des livraisons à Israël d’armes pouvant servir dans la guerre à Gaza. Des propos qui ont suscité la colère de Benyamin Netanyahou, dénonçant la « honte » des dirigeants appelant à un embargo sur les armes. Lors de leur conversation, les deux hommes ont évoqué la situation « en toute franchise et dans le respect de l’amitié entre la France et Israël », assumant leurs « différences de vues » sur ce sujet sensible.
Les livraisons d’armes, la prolongation de la guerre à Gaza et son extension au Liban ne peuvent produire la sécurité attendue par les Israéliens et par tous dans la région.
Emmanuel Macron
Netanyahou attend un « soutien » et non des « restrictions » de la France
De son côté, le Premier ministre israélien a déclaré attendre de la France un « soutien » et « non des restrictions ». Benyamin Netanyahou a présenté l’offensive de son pays contre le Hezbollah comme « une opportunité pour changer la réalité au Liban au profit de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans toute la région ».
Malgré la volonté affichée des deux dirigeants de maintenir le dialogue, cet épisode illustre les tensions persistantes entre la France et Israël sur la question du conflit à Gaza et au Proche-Orient. Un dossier explosif qui risque de continuer à peser sur les relations bilatérales dans les prochains mois. Vers une nouvelle crise diplomatique entre Paris et Tel-Aviv ?