Un rapport alarmant vient de révéler que la Grande-Bretagne fait face à une hausse sans précédent des nouveaux diagnostics de VIH, atteignant un niveau record depuis 15 ans. Cette augmentation serait en grande partie due à l’immigration croissante en provenance de pays à forte prévalence du virus. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme et appellent à une action urgente pour endiguer cette crise sanitaire émergente.
Une augmentation de 50% des diagnostics en un an, un record en 15 ans
Selon le rapport de l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), le nombre de nouveaux cas de VIH détectés en Angleterre a bondi de 51% en un an, pour atteindre 6008 diagnostics en 2023. Du jamais vu depuis 2008. Plus de la moitié de ces nouveaux cas (53%) concernent des personnes ayant été diagnostiquées séropositives à l’étranger avant leur arrivée sur le territoire.
Parmi ces patients précédemment diagnostiqués hors du pays, la moitié sont originaires d’Afrique de l’Est, tandis que 22% viennent d’autres régions d’Afrique. L’Asie, l’Amérique latine et les Caraïbes représentent quant à elles 8% des cas importés. Au total, 253 personnes ont reçu leur premier diagnostic VIH dans les deux ans suivant leur installation en Angleterre.
Une transmission qui se poursuit malgré l’accès aux soins
Si la plupart de ces patients nouvellement arrivés ont été rapidement pris en charge par le système de santé, l’UKHSA s’inquiète d’une “transmission continue” du VIH. L’augmentation du dépistage, associée à un taux de positivité élevé et persistant chez les hétérosexuels noirs africains, suggère en effet une circulation active du virus au sein de ces communautés.
Avec une immigration nette qui s’est élevée à 685 000 personnes l’an dernier, dont 263 000 originaires d’Afrique, l’agence craint que les flux migratoires ne contribuent à alimenter l’épidémie. Un phénomène qui pourrait mettre en péril l’objectif du gouvernement d’éliminer les nouvelles transmissions d’ici 2030.
Les hétérosexuels et les minorités ethniques plus touchés
Le rapport met en lumière des disparités inquiétantes. Alors que le nombre de nouveaux diagnostics a augmenté de 30% chez les hétérosexuels dans leur ensemble, cette hausse atteint 36% chez les hommes hétérosexuels avec plus de 600 cas en 2023. Les femmes hétérosexuelles ne sont pas épargnées avec près de 800 contaminations, soit 30% de plus en un an.
Cette flambée des cas touche de manière disproportionnée les minorités ethniques. Richard Angell, directeur de l’association Terrence Higgins Trust, alerte : “Les personnes issues de minorités ethniques sont confrontées à un fardeau de plus en plus lourd en matière de VIH, avec une augmentation des diagnostics et des résultats sanitaires pires que ceux de la population générale”.
Un appel à l’action face à une situation “préoccupante”
Face à ces chiffres alarmants, les autorités sanitaires appellent à une mobilisation de tous les acteurs. Le Dr Tamara Djuretic de l’UKHSA insiste : “Pour réduire les nouvelles transmissions, en particulier chez les hétérosexuels et les minorités ethniques, il est essentiel de s’attaquer à ces inégalités croissantes, d’intensifier les tests, d’améliorer l’accès à la PrEP et de faire en sorte que les personnes commencent plus tôt un traitement”.
Le ministre de la santé publique Andrew Gwynne reconnaît qu’il “reste beaucoup à faire” et promet un nouveau “plan d’action” axé sur la prévention, le dépistage et le traitement pour atteindre l’objectif d’élimination du VIH d’ici 2030. Un défi sanitaire de taille, qui nécessitera de prendre en compte les conséquences des migrations sur la dynamique de l’épidémie.
Cette flambée des cas de VIH liée à l’immigration constitue un signal d’alarme pour les autorités sanitaires britanniques. Elle révèle les failles d’un système qui peine à protéger les populations les plus vulnérables et appelle à repenser les politiques de prévention et de prise en charge, pour garantir un accès équitable à la santé pour tous, quelle que soit leur origine.