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L’Alsace se soulève contre la taxe poids lourds : manifestation imminente

La taxe poids lourds en Alsace provoque la colère des transporteurs routiers qui appellent à manifester lundi. Un projet controversé qui divise la région et inquiète les acteurs économiques. Quelles seront les répercussions de cette mesure ? L'Alsace parviendra-t-elle à un compromis ou le conflit va-t-il s'envenimer ?

En Alsace, la grogne monte contre le projet de taxe poids lourds. Les transporteurs routiers sont vent debout et appellent à une opération escargot lundi matin sur les autoroutes de la région, entre Mulhouse et Strasbourg. Au cœur des tensions, la taxe que la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) envisage d’instaurer début 2027 sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes.

Un trafic de transit qui explose en Alsace

Pour justifier cette mesure, la CEA met en avant l’augmentation de 18% du nombre de poids lourds depuis la hausse de la redevance sur les autoroutes allemandes fin 2023. Un véritable “aspirateur à camions” dénonce Frédéric Bierry, président de la CEA, avec des pics à +30% en août. En taxant les 200 km d’autoroute traversant la région du nord au sud, l’objectif est de rééquilibrer le trafic et de réduire la pollution, les bouchons et les accidents.

Des répercussions économiques redoutées

Mais les inquiétudes sont vives du côté des acteurs économiques alsaciens. Dans une lettre au ministre délégué aux Transports, le Collectif pour la compétitivité de l’économie alsacienne affirme que “tous les secteurs seront gravement impactés, jusqu’au pouvoir d’achat des consommateurs”. Il dénonce la “méconnaissance des réalités économiques et de l’impact réel de cette mesure”.

Il est important de clarifier que ce ne sont pas seulement les transporteurs qui s’opposent fermement à cette mesure, mais bien l’ensemble des filières économiques d’Alsace.

Collectif pour la compétitivité de l’économie alsacienne

L’ombre des “Bonnets rouges” plane

Le spectre de la forte mobilisation des “Bonnets rouges” en 2013 contre l’écotaxe en Bretagne refait surface. Mais pour Frédéric Bierry, le contexte est différent, car “plus de 50% de la taxe va être payée par le trafic de transit”. La CEA promet aussi des exonérations et un réinvestissement d’une partie des 64 millions d’euros annuels espérés pour soutenir l’économie locale.

Vers un compromis ou un bras de fer ?

La balle est dans le camp du gouvernement qui a apporté un soutien de principe à la taxe alsacienne tout en appelant à poursuivre la concertation. “On n’a pas encore été capable de montrer le bénéfice que nos concitoyens pouvaient en tirer”, reconnaît le ministre des Transports François Durovray. Alsaciens et transporteurs sauront-ils trouver un terrain d’entente ou vont-ils se diriger vers un bras de fer ? Réponse dans les prochaines semaines, avec en toile de fond les enjeux de transition écologique et de compétitivité économique.

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