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Dédicace du livre “Transmania” à Paris : 63 arrestations

63 individus de la mouvance antifasciste arrêtés lors d'une dédicace du livre "Transmania" à Paris. Certains étaient armés de matraques télescopiques. Ils voulaient perturber l'événement organisé par les auteures Dora Moutot et Marguerite Stern, qui dénoncent les dérives de l'idéologie transgenre...

Samedi 5 octobre 2024, la dédicace du livre “Transmania” à Paris a viré au chaos. Pas moins de 63 individus issus de la mouvance antifasciste ont été interpellés par les forces de l’ordre en début d’après-midi. Parmi eux, certains étaient munis d’armes blanches comme des matraques télescopiques, relate une source de la préfecture de police à Europe 1. Leur objectif : perturber la séance de dédicaces organisée par les auteures de l’ouvrage, Dora Moutot et Marguerite Stern, sur une péniche.

“Transmania”, un livre qui fait polémique

Publié en septembre dernier, “Transmania” se veut une dénonciation des dérives de ce que les auteures qualifient d’idéologie transgenre. Un sujet brûlant qui ne manque pas de faire réagir. Déjà le mois dernier, lors de la venue de Marguerite Stern à l’ISSEP de Lyon, l’école fondée par Marion Maréchal, plusieurs organisations avaient protesté. Tags et tentative d’incendie avaient été constatés à proximité.

L’ombre des antifas

Cette fois, c’est la mouvance antifasciste qui semble s’être mobilisée pour empêcher la tenue de l’événement parisien. Un post Instagram de l’Assemblée Antifasciste Paname appelait ainsi à se rassembler devant le lieu de la dédicace. Pari réussi avec ces 63 interpellations, dont certaines pour port d’arme prohibé.

“De source policière, nous avons appris que 63 personnes dont certaines portant des armes blanches telles que des matraques télescopiques, ont été arrêtées à proximité de l’événement cet après-midi.”

Marguerite Stern, co-auteure de “Transmania”

Des tensions récurrentes

Cet épisode illustre une nouvelle fois les vives tensions suscitées par la question transgenre dans le débat public. Entre volonté d’inclusion et crainte d’un “effacement” des femmes, les prises de position se radicalisent, comme en témoigne la violence des attaques visant Dora Moutot et Marguerite Stern. Des attaques tant verbales que physiques, avec ces tentatives de perturbation de leurs interventions publiques.

Un sujet qui divise

Au cœur de la polémique, la frontière entre défense des droits LGBTQI+ et “promotion” de la transidentité chez les plus jeunes. Un équilibre difficile à trouver comme le montre la controverse autour des bloqueurs de puberté pour les mineurs transgenres. Ou encore les vifs débats sur la participation des athlètes trans aux compétitions sportives féminines.

Calmer le jeu

Face à ces fractures de plus en plus béantes, une partie de la société civile appelle à calmer le jeu. À l’image de cet appel d’intellectuels dans Le Monde en faveur d’un “féminisme universaliste” qui ne nie pas “les différences objectives entre femmes et hommes”. Ou de cette tribune transpartisane contre “l’embrigadement” de l’enfance.

Des initiatives qui tentent de sortir la question transgenre des logiques de camps et d’affrontement. Pour renouer le dialogue et avancer vers des solutions pragmatiques respectueuses de tous. Un vœu pieux ? L’avenir le dira mais force est de constater que le chemin sera long. Comme le montre une nouvelle fois ce samedi noir pour la liberté d’expression.

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