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Tempête judiciaire à Tahiti : la guerre des procureurs

Plongez dans les coulisses d'une juridiction en crise. À Papeete, procureurs et juges se déchirent. Une inspection ministérielle débarque pour dénouer l'imbroglio. Mais la tempête ne fait que commencer...

Sur la minuscule île de Tahiti, un vent de discorde souffle sur le Palais de Justice de Papeete. Depuis plusieurs années, magistrats du siège et procureurs s’affrontent dans une guerre de tranchées qui paralyse l’institution. Face à cette situation explosive, le ministère de la Justice a dépêché en urgence une mission d’inspection. Objectif : tenter de déminer le terrain et ramener un semblant de sérénité dans les prétoires polynésiens.

Le choc des égos

Au cœur de la tourmente, deux figures s’opposent. D’un côté, Thomas Pison, le puissant procureur général de Tahiti. De l’autre, Solène Belaouar, la nouvelle procureure fraîchement débarquée de métropole pour remettre de l’ordre dans la maison. Entre eux, un fossé béant, des méthodes radicalement opposées et une profonde défiance.

Selon nos informations, une précédente inspection avait déjà épinglé en 2022 les « positionnements juridiquement contestables » de Thomas Pison, pointant son « absence de distance » et estimant qu’il avait « outrepassé ses compétences ». Des mots d’une rare dureté dans la bouche des inspecteurs, généralement peu enclins aux jugements à l’emporte-pièce.

« Le procureur général a pris ses distances avec les conclusions de l’inspection, les jugeant « partielles et partiales ». »

Une source proche du dossier.

Chacun sa politique pénale

Mais loin de rentrer dans le rang, Thomas Pison a pris ses distances avec les conclusions de l’inspection, les jugeant « partielles et partiales » dans un courrier interne. Selon lui, le comportement de sa hiérarchie parisienne s’apparenterait même à du « harcèlement ». Un affront difficilement pardonnable Place Vendôme…

C’est dans ce contexte délétère que Solène Belaouar a pris ses fonctions en septembre dernier. Très vite, cette magistrate « solide » et « appréciée » à Paris a déchanté. Au parquet de Papeete, chaque procureur semble définir sa propre politique pénale, en référant directement au procureur général. Et ce, parfois sans même en informer la procureure, comme si elle n’existait pas…

Mission : ramener la paix

Excédé par ces tensions incessantes, le ministère a donc décidé de dépêcher une nouvelle fois l’Inspection générale, avec à sa tête Jérôme Deharveng, un homme d’expérience rompu aux subtilités de la Chancellerie. Sa mission : ausculter sous toutes les coutures le petit monde judiciaire tahitien et proposer des solutions pour ramener la paix des braves.

Mais la tâche s’annonce ardue. Car derrière les querelles de personnes, c’est bien un choc de cultures qui se joue. Entre des procureurs attachés à leur pré carré et des magistrats du siège arc-boutés sur leur indépendance, le dialogue semble rompu. Et dans cette ambiance de défiance généralisée, difficile de rendre une justice sereine

« Cette situation n’est plus tenable. Il faut repartir sur des bases saines, dans l’intérêt des justiciables polynésiens. »

Un haut magistrat.

Les inspecteurs parviendront-ils à démêler l’écheveau des rivalités tahitiennes ? Une chose est sûre : tous les regards seront braqués en juin sur les conclusions de ce énième rapport. Avec l’espoir, peut-être, d’écrire enfin une nouvelle page pour la justice polynésienne. Car comme le résume un haut magistrat : « Cette situation n’est plus tenable. Il faut repartir sur des bases saines, dans l’intérêt des justiciables ».

C’est dans ce contexte délétère que Solène Belaouar a pris ses fonctions en septembre dernier. Très vite, cette magistrate « solide » et « appréciée » à Paris a déchanté. Au parquet de Papeete, chaque procureur semble définir sa propre politique pénale, en référant directement au procureur général. Et ce, parfois sans même en informer la procureure, comme si elle n’existait pas…

Mission : ramener la paix

Excédé par ces tensions incessantes, le ministère a donc décidé de dépêcher une nouvelle fois l’Inspection générale, avec à sa tête Jérôme Deharveng, un homme d’expérience rompu aux subtilités de la Chancellerie. Sa mission : ausculter sous toutes les coutures le petit monde judiciaire tahitien et proposer des solutions pour ramener la paix des braves.

Mais la tâche s’annonce ardue. Car derrière les querelles de personnes, c’est bien un choc de cultures qui se joue. Entre des procureurs attachés à leur pré carré et des magistrats du siège arc-boutés sur leur indépendance, le dialogue semble rompu. Et dans cette ambiance de défiance généralisée, difficile de rendre une justice sereine

« Cette situation n’est plus tenable. Il faut repartir sur des bases saines, dans l’intérêt des justiciables polynésiens. »

Un haut magistrat.

Les inspecteurs parviendront-ils à démêler l’écheveau des rivalités tahitiennes ? Une chose est sûre : tous les regards seront braqués en juin sur les conclusions de ce énième rapport. Avec l’espoir, peut-être, d’écrire enfin une nouvelle page pour la justice polynésienne. Car comme le résume un haut magistrat : « Cette situation n’est plus tenable. Il faut repartir sur des bases saines, dans l’intérêt des justiciables ».

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