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Polémique autour de la carte du Maroc présentée par Nétanyahou

Une carte du Maroc sans le Sahara occidental, présentée par Benyamin Nétanyahou lors d'une interview, déclenche l'ire des Marocains. Malgré les excuses d'Israël, l'incident met en lumière les tensions persistantes autour du statut de ce territoire disputé et les défis de la normalisation des relations entre les deux pays. Quelles seront les répercussions de cette polémique sur...

C’est un incident diplomatique qui n’est pas passé inaperçu. Lors d’une récente interview télévisée sur la chaîne française LCI, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a présenté une carte du Maroc amputée du Sahara occidental. Un geste qui a suscité l’indignation au Maroc, malgré les excuses rapides d’Israël.

Une carte du Maroc tronquée présentée par Nétanyahou

Tout a commencé jeudi 30 mai, lorsque Benyamin Nétanyahou était l’invité de LCI. Au cours de l’entretien, le dirigeant israélien a cité le Maroc comme l’un des pays arabes avec lesquels Israël a récemment normalisé ses relations, dans le cadre des accords d’Abraham. Mais pour illustrer son propos, il a brandi une carte sur laquelle le Maroc apparaissait en vert, tandis que le Sahara occidental était représenté en blanc.

Cette représentation a immédiatement suscité un tollé côté marocain. La presse et les réseaux sociaux ont vivement réagi, qualifiant le geste de “provocation” et d'”attaque contre le Maroc”. Car pour Rabat, la question est sensible : le royaume considère le Sahara occidental comme faisant partie intégrante de son territoire, alors que l’ONU le classe parmi les “territoires non autonomes”.

Les excuses d’Israël

Face à la polémique, la diplomatie israélienne s’est empressée de présenter ses excuses. Sur le réseau social X (ex-Twitter), le porte-parole du ministère des Affaires étrangères pour les médias arabes, Hassan Kaabia, a parlé d’une “erreur technique” et s’est directement adressé au roi Mohammed VI :

“Nous nous excusons pour cette erreur technique.”

Hassan Kaabia, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères

Il faut dire qu’il y a moins d’un an, en juillet 2023, Benyamin Nétanyahou avait lui-même reconnu, dans une lettre au souverain marocain, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ce nouveau couac apparaît donc d’autant plus embarrassant pour la diplomatie israélienne.

Un premier accroc en octobre

Ce n’est pas la première fois qu’une telle controverse éclate. Déjà en octobre 2023, une photo du bureau de Nétanyahou avait montré une carte du Maroc “sans son Sahara”, selon la presse marocaine. Le cabinet du Premier ministre avait alors assuré qu’il s’agissait d’une carte “ancienne” en cours de remplacement.

La normalisation Maroc-Israël fragilisée ?

Au-delà de l’incident lui-même, cette polémique intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Maroc et Israël, malgré la reprise de leurs relations diplomatiques fin 2020. Plusieurs observateurs notent un “effritement” de la normalisation depuis l’attaque menée par le Hamas en octobre dernier et le siège de Gaza qui a suivi.

Ainsi, les échanges parlementaires sont au point mort, les rencontres gouvernementales ont cessé et les vols directs restent suspendus. Le projet d’ouverture d’un consulat israélien à Dakhla, au Sahara occidental, semble lui aussi compromis.

Le Sahara occidental, enjeu sécuritaire

Malgré ces remous, la coopération sécuritaire et militaire, au cœur du rapprochement entre les deux pays, se poursuit. Rabat et Tel-Aviv partagent notamment une analyse similaire de la situation au Sahara occidental, voyant d’un mauvais œil les liens présumés entre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, l’Iran et les groupes terroristes au Sahel.

Le Maroc pointe aussi du doigt le recrutement de jeunes Sahraouis par les mercenaires russes présents au Mali voisin. Autant d’enjeux sécuritaires qui, malgré les incidents diplomatiques à répétition, maintiennent une convergence d’intérêts entre Rabat et Tel-Aviv sur ce dossier brûlant du Sahara occidental. Reste à savoir si cette “erreur technique” aura des répercussions durables sur une relation bilatérale déjà fragilisée.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle controverse éclate. Déjà en octobre 2023, une photo du bureau de Nétanyahou avait montré une carte du Maroc “sans son Sahara”, selon la presse marocaine. Le cabinet du Premier ministre avait alors assuré qu’il s’agissait d’une carte “ancienne” en cours de remplacement.

La normalisation Maroc-Israël fragilisée ?

Au-delà de l’incident lui-même, cette polémique intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Maroc et Israël, malgré la reprise de leurs relations diplomatiques fin 2020. Plusieurs observateurs notent un “effritement” de la normalisation depuis l’attaque menée par le Hamas en octobre dernier et le siège de Gaza qui a suivi.

Ainsi, les échanges parlementaires sont au point mort, les rencontres gouvernementales ont cessé et les vols directs restent suspendus. Le projet d’ouverture d’un consulat israélien à Dakhla, au Sahara occidental, semble lui aussi compromis.

Le Sahara occidental, enjeu sécuritaire

Malgré ces remous, la coopération sécuritaire et militaire, au cœur du rapprochement entre les deux pays, se poursuit. Rabat et Tel-Aviv partagent notamment une analyse similaire de la situation au Sahara occidental, voyant d’un mauvais œil les liens présumés entre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, l’Iran et les groupes terroristes au Sahel.

Le Maroc pointe aussi du doigt le recrutement de jeunes Sahraouis par les mercenaires russes présents au Mali voisin. Autant d’enjeux sécuritaires qui, malgré les incidents diplomatiques à répétition, maintiennent une convergence d’intérêts entre Rabat et Tel-Aviv sur ce dossier brûlant du Sahara occidental. Reste à savoir si cette “erreur technique” aura des répercussions durables sur une relation bilatérale déjà fragilisée.

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